En marge d'événements cruciaux quant au destin de la Nation, quelques activités sportives parcellaires ont toutefois retenu l'attention. Quoique restreint dans le temps et l'espace qu'accordent en ce temps les médias au football le sujet n'est pas moins instructif concernant le domaine de la vie sociale dont l'intérêt retient encore l'attention. On continue à s'entraîner un peu partout en dépit d'un arrêt total des compétitions et le vague qui entoure leur éventuelle reprise. Les déclarations, ornées de portraits se poursuivent avec une prédilection marquée pour quelques présidents. Faute de mieux on suppute en boucle les chances du futur de notre équipe nationale après un CHAN positivement analysé. Mais c'est l'assemblée générale du Club Africain qui a le mieux tenu l'affiche. Elle a fini de se tenir sans pour autant mettre fin à la polémique qui a largement débordé depuis des mois l'axe Bab Djedid Parc A. C'est justement à ce propos, en définitive, que la pause imposée par les événements aurait dû guider nos réflexions : le problème que pose à nos clubs et en particulier les grands, la question de Président. Maintenant que la mainmise que la politique nous imposait depuis un quart de siècle a pris fin, ne serait-il pas propice de chercher ailleurs que dans la caution du pouvoir une légitimité plus naturelle ? en plus de la voie du Urnes que le Club Africain vient d'inaugurer, n'y-a-t-il pas utilité à assoir cette légitimité en lui assurant une existence sans heurts que jusqu'ici la personnalisation de la Présidence n'a fait qu'exacerber. Prompts à imiter en ce domaine l'Europe, pourquoi ne pas prendre dans ce cas en exemple les clubs Italiens ou anglais ? La suggestion peut ne pas plaire mais elle mérite d'être méditée puisque en dépit de nos moyens modestes, on s'accroche aux normes professionnelles les plus libérales. Pourquoi alors ne pas confier à des Directeurs exécutifs dûment responsabilisés puisque rétribués. Exécutifs échappant à la loi des urnes mais pas à celle du congédiement qu'exercerait un conseil d'administration qui, lui, obéirait aux suffrages plutôt qu'à la cooptation due au renom ou le passé. Cet aéropage échapperait tout en étant élu, au face à face avec la vindicte populaire, cause principale de défection de candidats-Présidents au nom desquels on a, jusqu'ici identifié les clubs abusivement.