Le bureau fédéral se rétrécit comme une peau de chagrin. Les rescapés continuent pourtant à opposer une résistance… désespérée et pathétique Avec le départ de Chiheb Belkhiria, annoncé avant-hier, les rangs du bureau exécutif de la FTF sont plus que jamais clairsemés. En attendant que cette nouvelle défection soit rendue écrite et remise au comité exécutif, demain, jeudi, à l'occasion de sa réunion, la menace d'une dissolution pure et simple du BF est plus que jamais envisagée. Un cinquième retrait et le bureau fédéral sera tout simplement dissous. On murmure que le coup de grâce pourrait venir de Tahar Khantech. Toutefois, celui-ci s'est exprimé dernièrement dans une perspective tout à fait différente, soit dans le sens d'une solidarité fédérale. En revanche, certains observateurs s'attendent à ce que le président de la commission des équipes nationales Wadii El Jary boucle la boucle. A la veille de la coupe d'Afrique des nations 2012, il a laissé clairement entendre que le bureau fédéral avait l'obligation morale de se remettre en question et de rechercher une légitimité nouvelle en passant par les urnes et en sollicitant la confiance des clubs par la voie des élections. Ils s'accrochent… Depuis plusieurs mois, la famille du football assiste en fait, médusée, à une stratégie des promesses non tenues et d'un échéancier marron. L'équipe d'Anouar Haddad s'est rendue habile dans le jeu du renvoi aux calendes grecques de la convocation de l'Assemblée générale extraordinaire élective. Lorsque cette promesse parut un jour se concrétiser, la date étant fixée pour le 29 octobre dernier, le patron de la FTF prit tout le monde de court, y compris ses propres pairs siégeant au sein du bureau fédéral, en refusant de signer un tel acte de mort de son exécutif. Sur le coup, cette volte-face provoqua une sévère crise pourtant vite éteinte par la convocation d'une simple A.G. ordinaire, le 19 novembre, de laquelle l'équipe de M. Haddad crut tenir «une indiscutable légitimité» par le truchement d'une confiance tacite des clubs, à en croire M. Haddad, défenseur invétéré de l'option du statu quo jusqu'au mois de mai 2014. Fuite en avant Puis, contrairement à ce que certains membres n'hésitent pas à déclarer ouvertement, le nouveau ministre des Sports, Tarek Dhiab, ne leur a jamais exprimé aucun soutien moral ou autre. Bien au contraire. Tout au plus, il a fait son devoir de ministre en finançant la campagne CAN et en débloquant en faveur des clubs des Ligues 1 et 2 une assez importante subvention financière, suite à l'installation du huis clos (100 mille dinars pour chaque club de L1, 60 mille pour chaque association de L2)… Néanmoins, le staff fédéral issu des élections de mai 2010 n'était plus confronté au forcing mené par les anciens locataires du ministère, Mohamed Aloulou et, surtout, Slim Chaker. Le fameux décret, n°66 du 14 juillet 2011, ne pesait plus tel une épée de Damoclés, puisqu'il imposait à toutes les fédérations, sans exception, de convoquer une AG élective dans la foulée d'une autre extraordinaire.Pourtant, le répit dont bénéficie le BF risque d'être de courte durée. Soulagé par le changement intervenu à la tête du département de tutelle, il n'est pas pour autant à l'abri d'une remise en question de sa légitimité, révolutionnaire notamment. Un large courant s'exprimant de mieux en mieux et chaque jour un peu plus fort, au sein même de ce bureau, appelle au respect de la volonté de changement manifestée par des pans entiers du foot national et préconise de passer par les urnes. Bloquant cette volonté, le front mené par Anouar Haddad promet à chaque fois des élections après telle au telle échéance (après la fin des éliminatoires de la CAN 2012, puis après la phase finale de la campagne continentale. A présent, on remet cela pour le lendemain de la CAN 2013, ou mieux encore, pour … la Coupe du monde 2014). Toutefois, si le retrait de confiance par les deux tiers des associations affiliées à la FTF paraît difficilement réalisable, les plus fervents «supporters» de l'option du départ du B.F. s'appuient sur la règle des cinq démissions qui entraîne automatiquement la dissolution de l'exécutif fédéral. D'autant que l'on n'en est plus très loin : - Le 6 avril 2011, le président de la FTF, Ali Hafsi Jeddi remet le tablier. Et d'un! - Le 10 septembre 2011, le président de la commission médicale, Mounira Ben Fadhloun jette à son tour l'éponge. Et de deux! - Le 6 octobre 2011, le trésorier de la FTF, Jalel Ben Tekaya présente sa démission. Et de trois! - Le 13 février 2012, le nouveau trésorier, et en même temps président de la commission coupe et championnat, annonce son intention de quitter le B.F. et (pratiquement) de quatre! Rappelons au passage que le président de la commission de l'Informatique, Mohamed Atallah, avait remis le 5 septembre dernier sa démission avant de revenir sur sa décision quelques heures plus tard. Bientôt, fin de la résistance pathétique et acceptation de la légitimité nécessaire? A suivre...