Dans le contexte tunisien, la paix sociale passera sûrement par la paix économique et, donc, un meilleur partage des richesses. L'ancien système mafieux permettait à quelques rares privilégiés de récolter d'énormes marges de bénéfices en investissant sans autofinancement, en empruntant sans garanties, en adaptant la loi, en monnayant la complicité et en exportant la plus value. De l'extérieur, on serait tentés de dire que les hommes d'affaires qui font autant de bénefs aussi vite et aussi gratuitement méritent d'enseigner à Oxford ou à Harvard. Mais non ! Ils sont des mafieux, des voleurs, des incompétents et des arnaqueurs, aidés par des véreux, pour gagner de l'argent non mérité sur les « dos courbés » des honnêtes citoyens. A égalité des chances, beaucoup de Tunisiens auraient eu l'intelligence ou le talent de créer un meilleur climat des affaires. Certains, issus des zones sinistrées, s'ils avaient pu percer, ils auraient été les premiers à réinvestir dans leurs régions. Ainsi, ils auraient rendu un grand service à leur région, en ralentissant l'exode, en créant de l'emploi, en participant à l'essor de toute une population et donc à la qualité de la vie dans le pays en général. Nous avons été le premier pays à déclencher la première révolution populaire de la mondialisation, soyons les premiers à réinventer l'économie émergente. Une économie plus sociale, plus équitable et moins égoïste. Faisons en sorte pour que celui qui investit en Tunisie, le fasse pour la paix sociale qui y règne, la législation avantageuse, la « propreté » de l'administration, la transparence des banques et le beau temps –quand même- et non pas seulement pour les salaires inférieurs de la main-d'œuvre. D'ailleurs, je n'aime pas cette expression et nous ne voulons plus que la main seule fasse l'œuvre…