Hier vers 14 heures, près de cent jeunes se sont rassemblés devant le siège du ministère de l'Intérieur, au centre ville de Tunis, brandissant des pancartes dans lesquelles ils expriment leur refus des 264 délégués nouvellement nommés, les accusant d'être des agents de l'ancien régime déchu, à la solde du RCD dissous. Bien que certains participants interrogés aient qualifié l'action de spontanée, tout indique qu'elle a été préparée, car un jeune homme tenait, dans ses bras, une grande liasse de pancartes sur lesquelles étaient inscrites des slogans en arabe, à l'avance, et les distribuait à tous ceux parmi les passants qui voulaient rejoindre les manifestants. On y lisait notamment : ‘' Non, aux 264 délégués issus du RCD, supports de la corruption et de la malversation'' ou encore ‘' Ils sont tous pourris, qu'ils dégagent''. Jurant de la spontanéité du mouvement, un des meneurs nous a indiqué qu'il n'est pas nécessaire, aujourd'hui, d'attendre qu'une Organisation ou une formation politique quelconque prenne l'initiative de préparer et de mener de telles actions, ‘'chaque membre du peuple tunisien peut, aujourd'hui, sortir et se lever pour dénoncer ce qu'il juge être contraire à l'intérêt général ou de nature à porter atteinte aux acquis et principes de la Révolution, a-t-il dit. Au-delà de la contestation des délégués, il est allé jusqu'à nier à plusieurs figures connues de la scène politique et même à des membres du gouvernement provisoire le droit d'occuper leurs places actuelles ‘'pour avoir servi le régime déchu d'avant la Révolution et avoir aidé les anciens pouvoirs, en général, d'une façon ou d'une autre, à réprimer le peuple tunisien, au moyen de la constitution de corps spéciaux de police, à cet effet, et autres mesures du genre.''