Depuis l'installation à Choucha, à 7 km de Ras Jedir, du camp de transit et de séjour provisoire des réfugiés venant de Libye en attente d'être rapatriés par air ou par mer, l'aéroport international de Djerba-Zarzis, qui a vécu des moments difficiles jusqu'à il y a une dizaine de jours, connaît une accalmie relative. L'affluence massive des grands jours n'est plus d'actualité; l'acheminement du flux des réfugiés de Ras Jedir à Djerba est géré au jour le jour, en fonction de la flotte aérienne mobilisée quotidiennement et des vols organisés à cet effet. Les différents halls de l'aéroport ne sont plus noirs de monde, et le personnel aéroportuaire, entre agents d'enregistrement, bagagistes, chef d'escale, police, douane, etc, peuvent enfin respirer après des jours de fatigue et de stress extrêmes endurés quand même avec beaucoup de sens du sacrifice manifesté unanimement face à cette crise humanitaire. Même si la situation à l'aéroport n'a pas encore recouvré son cours normal, les scènes cauchemardesques des milliers de réfugiés occupant le hall du premier étage de l'aéroport, étendus à même le sol, et les images des dizaines de tentes installées à l'extérieur abritant d'autres milliers de candidats eux-aussi au rapatriement, sont loin derrière. Depuis une dizaine de jours, et plus précisément depuis l'achèvement du rapatriement du fort contingent d'égyptiens arrivé massivement en très peu de temps, le nombre et la fréquence des dessertes de rapatriement se sont atténués significativement, et ce en dépit de la poursuite de l'exode des réfugiés à Ras Jedir et à Dhiba, en majorité Bangladais. Depuis lors, une moyenne d'une dizaine de vols est programmée quotidiennement pour rapatrier une moyenne de 2500 passagers. Le bilan des trois derniers jours relevés auprès des services compétents de l'aéroport confirme cette courbe heureusement à la baisse, et qui n'est pas pour plaire aux milliers de réfugiés séjournant à Choucha, visiblement exaspérés par la longueur de l'attente, ni certainement aux personnels des organisations humanitaires et les centaines de bénévoles : en effet, dimanche 13 mars, 8 vols ont été programmés parvenant à rapatrier 2508 réfugiés dont 1885 Bangladais et 523 Soudanais ; lundi 14 mars, 10 dessertes ont été assurées rapatriant en tout 2842 réfugiés, dont 2229 Bangladais, 260 Soudanais et 367 Maliens ; mardi 15 mars 20 vols ont été prévus, dont sept assurés par notre compagnie nationale Tunisair, pour rapatrier 541 Maliens, 2069 Bangladais, 790 Ghanéens, 250 Nigérians et 170 Egyptiens.