• 35 insuffisants rénaux avaient risqué leur vie • Pomme de discorde entre les syndicalistes et les professionnels par rapport à la classification du personnel et l'application de l'article 13 de la convention collective qui régit les centres d'hémodialyse. Les grèves et les revendications salariales ne sont pas en reste depuis le 14 janvier. Les agents paramédicaux des cliniques de dialyse ont leur mot à dire à ce propos. C'est dans l'une des cliniques de dialyse de Sfax que le problème se pose actuellement. En fait, 35 insuffisants rénaux risquent aujourd'hui de ne pas bénéficier de ce service vital à cause du différend entre la section de la Fédération de la Santé (UGTT Sfax) et les professionnels (Chambre Syndicale des Cliniques de Dialyse) dû à la classification du personnel et l'application de l'article 13 de la convention collective qui régit les centres d'hémodialyse. Les professionnels annoncent qu'ils sont prêts à appliquer la convention tout en respectant la loi régissant le secteur.
Dr Tarak Neifar, président de la Chambre Syndicale Nationale des Cliniques de Dialyse : « Il ne faut pas prendre en otage les malades » « Nous sommes prêts à négocier avec les représentants de la section de la Fédération de la Santé du secteur de dialyse tout en assurant le service aux insuffisants rénaux. Car il ne faut pas mettre en péril la vie des patients et il faut prendre en considération leur intérêt. Je suis également contre toutes formes de menace étant donné que le secteur est vital pour cette frange de la société. Il faut dire aussi que le rôle des paramédicaux est primordial car ils assurent un service vital. Dès lors, il ne faut pas prendre en otage la vie des malades. On est toujours prêts à négocier avec les syndicalistes ».
Adel Zouaghi, secrétaire général de la Section de la Fédération de la Santé (UGTT) : « L'intérêt des malades prime » Adel Zouaghi, secrétaire général de la Section de la Fédération de la Santé (UGTT), considère que les professionnels tardent à appliquer le rapport du PV rédigé suite à la réunion tenue, le 6 octobre 2010, où il a été question de régularisation de la situation des deux paramédicaux. A remarquer dans ce cadre que la classification des agents exerçant dans la spécialité est une pomme de discorde entre les deux partenaires. En fait, les syndicalistes sont déterminés à avoir gain de cause d'autant plus que le deuxième partenaire s'est déjà engagé à appliquer leurs revendications. « Nous leur avons déjà accordé une marge de temps, mais ils ont rejeté à certains points », précise M. Zouaghi. « Il faut dire que la grève a été prévue les 2 et 3 mars, mais suite à l'intervention du gouverneur, elle a été différée aux 18 et 19 du mois en cours», d'après lui. « J'espère que nous aboutirons à une solution à l'amiable pour épargner aux patients tout problème. Il faut d'ailleurs que leur intérêt général prime », toujours d'après le secrétaire général. Il a précisé à cet égard qu'ils ont « contacté la direction régionale de la santé publique et qu'il s'agit bel et bien de sa responsabilité ». Cela n'empêche que « nous allons décréter la grève les 4 et 5 mai», d'après M. Zouaghi. Il a, par ailleurs, démenti l'information concernant la mise en place d'une barricade devant la clinique concernée. « Il y aura un service pour assurer la prise en charge des insuffisants rénaux », tenait-il à préciser
M. Mohamed Ridha H'mila, président de l'Association Tunisienne des Insuffisants Rénaux : « Nous allons porter plainte » « L'insuffisance rénale est une maladie chronique qui se traite par l'hémodialyse. Il s'agit donc d'un traitement vital et qu'on ne peut pas différer à cause du risque de mort », déclare M. Mohamed Ridha H'mila, président de l'Association Tunisienne des Insuffisants Rénaux qui ne cache pas son mécontentement de l'attitude du secrétaire général de la section de la fédération de santé (UGTT). « Il est inadmissible de mettre en péril la vie des autres et de ne pas venir en aide aux personnes en danger », signale-t-il. D'ailleurs, sur le plan humanitaire, cet acte est inacceptable. « Nous allons porter plainte contre la section de la fédération de la santé au sein de l'UGTT qui compte décréter la grève les 18 et 19 mars ». « Le ministère de la Santé publique est appelé à réagir d'autant plus que les grévistes menacent de monter une barricade pour empêcher les infirmiers d'accomplir leur métier », laisse entendre le président de l'association.