Devons-nous nous fier, les yeux fermés, au résultat de ce tir groupé que viennent de réussir nos quatre représentants aux Coupes africaines. Prendre acte du passage avec une relative facilité aux tours suivants ne veut pas dire pavoiser, on est certes sûrs de leur qualification. Mais nous devons aussi relativiser ce succès multiple. Par contre force est de reconnaître que nos clubs, sans être responsables de la moyenne, voire médiocre (l'équipe Rwandaise= de leurs adversaires, ont fait preuve de beaucoup de valeur dans leur approche de leurs rencontres. C'est cette maîtrise qui doit nous intéresser le plus. Chacun des quatre représentants tunisiens a agi selon la force qu'a représenté son propre adversaire. L'OBéja en fin de parcours Déjà vendredi l'Olympique de Béja a réussi à mettre en pratique un de ses objectifs : ne pas prendre de buts. Mais il a failli rater le plus important : vaincre. Finalement, le temps additionnel est venu à son secours. Il faut dire aussi que son adversaire marocain de Difaa Al Jadida ne lui était pas inférieur et qu'en plus les Béjaois ont manqué de réalisme chaque fois qu'ils ont accéléré et se sont trouvés dans les trente derniers mètres des buts adverses. C'est durant ce seul match d'ailleurs qu'on a craint une contre performance tunisienne de ce long week-end. Mais tout a bien fini puisque non seulement l'OB n'a pris de buts, mais il a réussi un score assez suffisant pour presque garantir son passage au tour suivant. Le premier quart d'heure de l'Espérance Contrairement à Béja, l'Espérance a choisi le premier quart d'heure pour se débarrasser de l'équipe béninoise. Toutes les appréhensions qu'on avait avant ce match se sont avérées sans fondement. Et si après un quart d'heure de jeu, l'Espérance s'est arrêtée de jouer à son rythme, on a compris qu'elle ne pouvait faire autrement. La tension est soudainement tombée, faute de motivation. Si les trois autres clubs tunisiens ont pu tester leur capacité actuelle, il faudra à l'Espérance attendre une confrontation plus équilibrée pour le faire, car son adversaire de samedi n'avait rien d'un sérieux sparing-partner. On ne peut donc juger l'Espérance à sa plus juste valeur. Sauf peut-être à relever le très satisfaisant comportement de Youssef Msakni dont la vision de jeu et les gestes techniques n'avaient pas besoin d'être observés dans les moments difficiles. L'équilibre impressionnant de l'Etoile La rencontre de Sousse n'a pas ressemblé à celle de Béja et encore moins à celle de samedi à Radès. L'adversaire ghanéen d'Ashantigold n'était pas un foudre de guerre, mais il aurait pu causer des soucis aux Etoilés. S'il ne l'a pas fait, c'est parce que devant lui, il y avait une Etoile à l'équilibre impressionnant. En effet, c'est presqu'un sans faute que Mondher Kbaier a réussi dimanche. Dans sa disposition de ses joueurs que tels une batterie de campagne, n'a pas laissé le moindre champ libre à l'adversaire pour s'exprimer. Le Club Africain, le panache en plus On attendait certes un succès du Club Africain, mais pas aussi net. On s'attendait à ce qu'il présente à ses supporters un visage prometteur, mais pas aussi éclatant. Il est vrai qu'il ait été le seul club des quatre à prendre des buts entre vendredi et dimanche, mais il avait affaire au plus difficile des quatre visiteurs. Le plus remarquable en cette rencontre c'est peut être une sorte d'émergence d'un ensemble et non pas un coup d'éclat de Dhaouadi, sacré sauveur de son équipe ces derniers temps. C'est indéniablement plus rassurant pour l'avenir et plus convaincant de la part de Kais Yacoubi. Ils étaient en effet, nombreux les joueurs clubistes à se faire remarquer. Ce fut en fin de compte une victoire collective et un gage plus conséquent. En conclusion Il est désormais établi que le football en Tunisie n'a pas perdu ses repères après deux mois d'inactivité. Le passage annoncé au plan supérieur des Coupes d'Afrique n'est en soi qu'une formalité car c'est plus tard que les performances seront plus difficiles à réaliser. Mais le plus important c'est de s'être repositionné dans le contexte.