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L'usage exclusif de l'arme aérienne commence à montrer ses limites
Libye
Publié dans Le Temps le 23 - 03 - 2011

Tueries par les troupes pro-Kadhafi à Misrata - Le Temps-Agences - De violents combats opposaient hier les rebelles aux forces pro-Kadhafi dans l'ouest du pays, au quatrième jour de l'offensive aérienne internationale contre la Libye.
Les pays de l'Otan en quête d'un compromis après leurs débats violents de lundi sur le bien-fondé et les modalités d'une participation de l'alliance à l'intervention en Libye, se sont chargés hier de la mission de faire respecter l'embargo sur les armes.
Les 28 ambassadeurs des pays de l'Otan "sont tombés d'accord pour imposer un embargo sur les armes qui seraient acheminées" au large des côtes libyennes, a indiqué un diplomate.
L'usage exclusif de l'arme aérienne imposé par la résolution de l'ONU commence déjà à montrer ses limites face à des forces loyalistes et rebelles de plus en plus imbriquées et indiscernables.
A Paris, le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major des armées, l'a reconnu sans ambages, "c'est une situation extrêmement complexe et difficile".
L'opération militaire de la coalition peut s'arrêter "à tout moment" si Mouammar Kadhafi se conforme aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et accepte un cessez-le-feu, a déclaré le chef de la diplomatie française, Alain Juppé.
Le colonel Kadhafi avait annoncé un nouveau cessez-le-feu dimanche soir, mais la répression sanglante n'a pas cessé pour autant.
Cinq personnes, dont quatre enfants, ont été tuées à Misrata, troisième ville du pays (200 km à l'est de Tripoli), par des tirs de pro-Kadhafi, selon les rebelles. La veille, 40 personnes y avaient déjà été tuées et plus de 300 blessées.
Des chars et des snipers déployés dans la principale artère ont ouvert le feu "aveuglément", selon un porte-parole rebelle.
A Yefren (130 km au sud-ouest de Tripoli), "les forces de Kadhafi ont entrepris une offensive meurtrière lundi et mardi dans la région. Les combats ont fait au moins 9 morts à Yefren et beaucoup de blessés", a indiqué un habitant.
Selon le régime libyen, depuis samedi, la coalition a mené des raids sur Tripoli, Zouara, Misrata, Syrte ciblant notamment des aéroports, faisant de "nombreuses victimes" parmi les civils. Elle a aussi a visé lundi Sebha, un fief de Kadhafi dans le sud du pays.
Dans la nuit de lundi à mardi, des tirs de la défense anti-aérienne suivis d'explosions ont retenti à Tripoli près de la résidence du dirigeant libyen.

Les insurgés piétinent devant Ajdabiah
Le Temps-Agences - Des insurgés libyens piétinaient hier à proximité d'Ajdabiah, dans l'Est de la Libye, sans tenter d'avancée sur cette ville stratégique car les forces kadhafistes y restent puissantes en dépit des raids aériens occidentaux.
Les rebelles présents sur la ligne de front à environ 5 km d'Ajdabiah, porte d'accès à la région orientale aux mains des insurgés, expliquent que trois nuits de raids aériens ont détruit une partie de l'armement du colonel Mouammar Kadhafi, mais que ses forces constituent toujours une menace sérieuse.
"Kadhafi a des chars et des missiles montés sur camions", explique Ahmed Al Aroufi, un insurgé.
La chaîne de télévision qatarie Al Djazira a fait état d'affrontements à Ajdabiah entre insurgés et forces kadhafistes.
Face à l'absence de progression rapide, des tensions sont perceptibles sur le front. Aucune structure claire de commandement ne semble en place pour guider un ensemble hétéroclite de combattants enthousiastes mais sans expérience.

L'équipage du F-15 américain, sains et saufs
Le Temps-Agences - Selon l'agence Associated Press, les deux membres d'équipage du F-15 de l'armée américaine, qui s'est écrasé lundi soir en Libye, ont été récupérés. Un premier homme a été retrouvé par les forces de la coalition et le deuxième par les insurgés libyens.
Channel4 affirme que lors de la première opération six Libyens ont été blessés par des tirs américains. La cause du crash, d'après l'armée américaine, serait un dysfonctionnement de l'équipement de l'appareil. Les militaires sont saufs et ont subi de légères blessures.

43% des Britanniques désapprouvent les frappes
Le Temps-Agences - La majorité (53%) des Britanniques jugent que les soldats de sa Majesté ne devraient pas risquer leur vie pour venir en aide aux forces d'opposition en Libye, tandis que 43% désapprouvent les frappes Contre le régime de Mouammar Kadhafi, selon un sondage diffusé lundi par ITV.
Le sondage ComRes réalisé pour le compte de la chaîne de télévision privée fait apparaitre qu'un tiers seulement (35%) des Britanniques approuvent les frappes en cours auxquelles participent la Royal Air Force (RAF) et des bâtiments de la Royal navy. 22% n'ont pas d'opinion sur le sujet.

Washington cultive l'ambiguïté sur son rôle
L'offensive occidentale en Libye pose une question de leadership dans les opérations militaires. Washington souligne son «rôle leader» tout en affirmant vouloir «laisser la main» à ses alliés français et britanniques.
Il y a une vraie ambiguïté sur ce que veut faire l'Amérique en Libye. Est-elle en première ligne dans la guerre qui s'est ouverte ce week-end contre le régime du colonel Kadhafi ou bien l'armée américaine est-elle en retrait dans cette affaire? Le choix du commandement américain «Africom» de Stuttgart comme lieu de coordination des opérations, ainsi que le tir de plus d'une centaine de missiles Tomahawk à partir de ses vaisseaux pour neutraliser la défense antiaérienne libyenne sembleraient confirmer la première hypothèse. Mais le maintien du voyage en Amérique latine du «commandant en chef» Barack Obama, qui visitait vendredi en famille une favela brésilienne au moment où une vingtaine d'avions de l'US Air Force frappaient des cibles en Libye, paraît attester du contraire….
«Une contradiction dans les termes. Soit ils ont le leadership, soit ils reconnaissent qu'ils ne l'ont pas et le laissent aux Européens», s'étonne la spécialiste de défense Thérèse Delpech. Vendredi, dans l'émission «Face à la nation», le chef d'état-major Mike Mullen a précisé que l'Amérique avait les premiers rôles pendant «la première phase» de l'intervention pour des raisons d'efficacité opérationnelle, mais qu'elle entendait se mettre en «arrière-plan», dans une position de «soutien» dans «les prochains jours», pour laisser ses alliés européens et arabes «assurer la responsabilité de la mise en œuvre de la zone d'exclusion aérienne»…
Selon la presse américaine, qui peine à écrire noir sur blanc que l'Amérique s'est presque fait forcer la main par Paris et Londres, l'ambiguïté à Washington s'explique par la profonde division de l'Administration. Depuis l'ouverture du débat, le Pentagone, massivement engagé en Afghanistan et en Irak, a traîné des pieds, le secrétaire à la Défense Robert Gates en tête. Le conseiller pour l'antiterrorisme de Barack Obama, John Brennan, a mis en garde le président contre le flou des intentions de l'opposition libyenne, que «personne ne connaît»…
Mais tout en cédant à leurs instances, pour des raisons apparemment surtout morales, Obama s'est prononcé pour une implication américaine «limitée», sans préciser ce que cela signifiait…
Laure MANDEVILLE (Le Figaro)

La princesse ougandaise de Kadhafi
Depuis le début de la révolution libyenne, de sa résidence de Fort Portal, au sud-ouest de l'Ouganda, Best Kemigisa, 44 ans, qui est aussi secrétaire générale du Forum des chefs traditionnels africains, ne cesse d'activer ses réseaux nobiliaires afin d'aider son ami, le Guide libyen, «si généreux avec la population du royaume du Toro». Grâce au roi zoulou Goodwill Zwelithini, son message a été transmis au président sud-africain Jacob Zuma: il faut soutenir Kadhafi, le seul à pouvoir «résoudre sans bain de sang la crise»…
Un roi de 18 ans
Best Kemigisa est la mère du roi Oyo Nyimba Kabamba Iguru Rukidi IV, 18 ans, plus jeune souverain régnant au monde. Sa dynastie, celle des Babiito, remonte au XIVe siècle. Le Royaume du Toro a été fondé en 1830. Bananeraies et plantations de thé: les 2 millions de sujets vivent majoritairement de l'agriculture, au pied de la chaîne du Ruwenzori, le long de la frontière avec la République démocratique du Congo.
Jusqu'à la fin du XXe siècle, exceptés les va-et-vient prédateurs des forces militaires ougandaises dans la «guerre mondiale des Grands Lacs», le royaume était peu coutumier des affaires internationales, particulièrement celles de la Grande Jamahiriya libyenne. C'était avant que le Guide ne découvre les traditions du Toro, en mai 2001, à Kampala, lors de la cérémonie de réinvestiture du président sortant Yoweri Museveni.
La Perle de l'Afrique
Best Kemigisa y assiste. Kadhafi fréquente la «Perle de l'Afrique», comme la surnommait Churchill, depuis les années Idi Amin Dada, le dictateur qui a régné sur l'Ouganda de 1971 à 1979. Cette fois-ci, il en repart «remué», confie un photographe couvrant les cercles du pouvoir. «Le royaume du Toro, c'était l'Ifrikiya, l'Afrique, telle qu'il la rêvait. Avec une reine-veuve depuis 1995...»
Un mois après, Best Kemigisa est invitée à Tripoli en compagnie de son jeune fils. Puis c'est au tour de Kadhafi de revenir. Oyo célèbre le sixième anniversaire de son couronnement. Il a 9 ans.
La grande générosité de Kadhafi
L'homme de Syrte ne perd pas la tête. Il n'a pas oublié son carnet de chèques. La sœur du jeune roi Oyo, Ruth Nsemere Komuntale, quitte l'école primaire Aga Khan de Kampala pour finir sa scolarité à Tripoli. Au jeune souverain, on promet la prise en compte de toutes ses dépenses jusqu'à sa majorité…
Les années 2000 passent. Toro, mais aussi Busoga, Bunyoro et Buganda: Kadhafi flambe, accordant maintenant ses largesses aux quatre royaumes historiques du pays…
Une baronnie libyenne
Le petit royaume commence à ressembler à une baronnie libyenne. Ses sujets s'interrogent. Best Kemigisa aurait-elle été abusée par Kadhafi? La reine mère multiplie les villégiatures sur les bords de la Méditerranée. Pendant ce temps, Kadhafi conseille le fils, adolescent fan de Jay Z et de Twilight.
En février 2009, les tabloïds ougandais entament leur campagne de dénigrement. Le notoire hebdomadaire Red Pepper (qui sera à l'origine, également, des violentes campagnes homophobes dans le pays) y va franco: le Guide a une relation amoureuse avec la reine mère du Toro. Gadafi Toro Queen In Love! L'ambassadeur libyen en poste à Kampala s'insurge contre cette diffamation. Mais la meute est déchaînée. Les rumeurs s'emparent de Kampala. Kadhafi aurait acheté un jet à la reine mère du Toro; Kadhafi serait derrière les émeutes de septembre 2009, menées par les partisans du Kabaka du Buganda; Kadhafi envisagerait d'avoir un enfant.
En octobre 2009, le Libyen, alors président en exercice de l'Union africaine, boude un sommet organisé à Kampala en faveur des réfugiés….
Entre Kadhafi, folle du désert et fan de flamenco, et la reine du Toro, il y a sans doute une relation olé-olé. En tout cas, avec l'Ouganda, c'est for the Best (Kemigisa) and the Worst...


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