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«Le bon grain de l'ivraie»…
Quelle est la véritable identité de Nessma TV ?
Publié dans Le Temps le 24 - 03 - 2011

Dans la volonté d'apporter des éclaircissements, sur certains sujets qui fâchent, lesquels font l'objet depuis quelque temps, sur le net, à travers les médias, via la blogosphère ou autres, de débats houleux et passionnés, touchant à la chaîne Nessma, une rencontre de presse s'est tenue, dans la matinée d'hier, au siège de Nessma, avec le maître de céans, Nabil Karoui, pour tenter de répondre justement, aux interrogations des uns et des autres, qui sont aussi les interrogations de la rue tunisienne, sur la véritable identité, et les orientations de la chaîne, sa nouvelle ligne éditoriale, s'il en est, et la manière dont elle aura accompagné, jusqu'ici, la révolution intra-muros, prenant tout le monde de court, partant du fait qu'elle n'a pas vocation à traiter de la politique, de quelque manière que ce soit, comme c'est stipulé sur son cahier de charges.
Mais il y a eu un revirement à 180°, à partir d'un certain 30 décembre 2010, quand Nessma a diffusé une émission spéciale « Sidi Bouzid », qui a eu un impact extraordinaire sur les téléspectateurs, lesquels se sont demandé ce soir-là, s'ils n'étaient pas tout simplement en train de rêver. Un ton différent, aux antipodes, un sujet traité frontalement, avec une audace dont on est loin d'être coutumiers, une manière d'aborder les faits, incisive et tranchante, et surtout des images qui viennent directement de Sidi Bouzid, là où les choses sont en train de se passer.
Comme l'expliquera encore une fois, Nabil Karoui (comme il l'a fait lors de la rediffusion de ce spécial « Sidi Bouzid »), le paradoxe a fait que cette émission soit, en même temps une commande, et une initiative personnelle.
« J'avais reçu un coup de fil d'Oussama Romdhani quatre jours avant le 30 décembre, où on nous demandait de programmer une attaque en règle, via une émission, de la chaîne Al Jazira et France 24.
Tous ceux qui travaillent dans les médias tunisiens, ont tous reçu un jour ou l'autre, une consigne, émanant d'Abdelwaheb Abdallah, et parfois d'Oussama Romdhani. Et ils savent qu'ils ne peuvent qu'obtempérer. Sauf que nous avons décidé que le père Noel cette année, anticipera sa visite de quelques jours. Et qu'il fallait y croire. Du coup, on a posé nos conditions : qu'on puisse obtenir l'autorisation de nous rendre sur place à Sidi Bouzid, pour y filmer les faits. Ce fut très compliqué et doublement hasardeux vu qu'on a été jusque-là une chaîne « d'Entertainement », et que nous n'étions pas préparés à nous métamorphoser en deux temps trois mesures, en une chaîne d'information. Et nous étions en pleine révolution. A 20 heures, Oussama Romdhani nous a envoyé un fax, nous autorisant à filmer. Nous n'avons plus hésité une seule seconde. Par la suite, ce fut comme dans un rêve éveillé, sauf que nous savions qu'au réveil, nous risquions de basculer dans le cauchemar. C'est pour cela qu'après le montage de la spéciale, j'ai compris que si on ne diffusait pas tout de suite, on n'aura jamais le courage de le faire plus tard. En bref, si la révolution avait avorté, les carottes étaient cuites pour nous, et le plus surprenant c'est que nous en avions conscience. Mais nous vivions une sorte de schizophrénie ici, et les journalistes en sont arrivés à pleurer avant chaque émission de « Ness Nessma », car le pays était à feu et à sang, et nous faisons mine d'appartenir à une autre planète. Ce fut très éprouvant. Alors en ce jour de 30 décembre, on a pris la décision d'arrêter les frais, et franchement on ne le regrette pas ».

Idem pour Hillary ?

Pour Hillary Clinton, c'est une autre paire de manches. Ayant fait faux- bond aux journalistes qui l'attendaient au siège des Affaires étrangères, pour consacrer l'exclusivité à Nessma au cours d'un talk-show qui devait durer une heure (il durera 40 minutes au final), il va de soi que chacun y a mis son grain de sel, cherchant à trouver l'anguille, devant sûrement se cacher sous la roche.
« Non, la théorie du complot, à laquelle tout le monde semble s'attacher, ne tient pas la route… », précisera Nabil Karoui.
D'où il apparaît que ni Tarek Ben Ammar, ni Berlusconi ne sont responsables de la présence d'Hillary Clinton, en exclusivité sur le plateau de Nessma. « C'est le département d'Etat américain, via les services de l'Ambassade américaine à Tunis, qui nous a proposé de la recevoir. Nous n'allions quand même pas refuser, ajoutera le maître de céans. Pour ce qui est des questions qui lui ont été posées, elles se sont forcément focalisées sur tout ce qui regarde la Tunisie puisqu'elle était, au centre de l'évènement. Ce n'est pas arrivé depuis cinquante-ans. Nous avons pourtant évoqués d'autres sujets également: les réformes entreprises par Mohamed IV, la fin de l'état d'urgence en Algérie, la Libye…, et nous avions même préparé des questions sur Marouane Barghouthi et la Palestine, mais le talk a été abrégé. On a résisté encore pendant dix minutes mais il a fallu rendre l'antenne ».
Une chaîne pro-sioniste « Nessma » ? En tous les cas, la campagne dont elle fait les frais depuis une semaine, les menaces qui parviendraient, via le fax, et les sit-in devant la chaîne, dont l'objectif est sa fermeture, comme étant une chaîne à la solde de « l'ennemi », puisqu'elle prêcherait la « laIcité », -suprême sacrilège- !, la placent dans le collimateur de certains fondamentalistes, l'accusant, entre autres péchés, de refuser la diversité et d'exclure tous ceux qui ne sont pas de la même « chapelle ».
« Faux, rétorquera Nabil Karoui, puisque nous sommes ouverts à toutes les sensibilités. Nous avons reçu Ennahdha, comme nous avons ouvert nos portes à tous ceux qui désiraient prendre la parole pour s'exprimer librement. D'ailleurs nous recevons ce soir, Abdelfatteh Mourou.
Mais vient un moment où il faut arrêter la « chasse aux sorcières », et les lynchages médiatiques gratuits, d'autant plus que si notre chaîne a pris, depuis la révolution, la décision de revoir ses options fondamentales parce que le contexte l'exigeait, sachez que notre grille de programmation, à partir de fin mars, reprendra ses lignes maîtresse, en renouant avec le sport, la variété, les talk-shows à caractère social ou autres, les infos à vingt-heures, et les débats chaque vendredi. D'autant qu'on aura d'autres défis à relever, puisque nous avons rejoints Hotbird et le bouquet Orange, et qu'avec Canal Satellite, les téléspectateurs maghrébins, en France, et plus généralement en Europe, attendent beaucoup de nous et nous l'ont fait savoir. Et puis, nous n'oublions pas notre dimension maghrébine ; ce qui implique que si la Tunisie a été, pendant un mois et demi en ligne de mire, c'est parce que les circonstances l'exigeaient d'une manière impérieuse. Nous avons fait notre devoir ».


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