Atef Ben Hassine s'est déplacé à Monastir pour la promotion de sa dernière pièce “INTOX“, one man show qui vient de commencer une tournée nationale sur les chapeaux de roues. De passage à la radio où il devait participer à une émission pour parler de la représentation prévue pour les jours à venir, il va être au centre d'une mésaventure qu'il était à mille lieues d'imaginer. En effet, quelle n'a été sa surprise quand il a été interpellé par un quidam qui l'a insulté en évoquant sa maman. Puis ce monsieur a déversé toute une série d'accusations à son encontre. Quelle en était la raison ? Il paraîtrait que lors d'une émission diffusée récemment par la deuxième chaine nationale, Atef a exprimé des réserves quant au titre de Zaïm dont était auréolé le premier président de la Tunisie Habib Bourguiba. Il est vrai que ses propos pouvaient choquer certains mais après tout on peut aimer comme on peut ne pas aimer tel ou tel homme politique quelle que soit sa grandeur. Voulant continuer son analyse Atef fût interrompu par quelqu'un que les responsables ont introduit au cœur du déroulement de l'émission par le biais du téléphone. Et puis les choses en sont restées là, l'échange des paroles ayant glissé vers d'autres centres d'intérêt. Atef en débarquant à Monastir semblait avoir oublié cet épisode quand ce monsieur fort bien intentionné est venu lui rappeler la gageure qu'il a commise et l'insulter en long et en large, ameutant les badauds. Au bout de quelques minutes, prés de deux cents à trois cents personnes gonflées à bloc se sont rassemblées devant l'entrée de la radio, empêchant le comédien de sortir. Une peur bleue s'est emparée de lui et il a fallu faire appel aux forces de l'ordre pour le sortir de ce guet-apens au bout d'une éternité chargée d'une violence toute électrique. Il fut conduit à “la frontière“ du gouvernorat de Monastir comme persona non grata. Arrivé à Tunis, il déclara devant les médias nationaux et étrangers qu'il avait des raisons sérieuses de ne pas apprécier Bourguiba vu que ce dernier avait emprisonné injustement son père. Et puis par delà tout cela, il était libre de ne pas prendre comme de l'argent comptant les titres hyper honorifiques dont Bourguiba était affublé. Après tout ce dernier avait érigé la torture comme règle incontournable pour l'instauration d'un état on ne peut plus policier. Ensuite comme on peut comprendre que ses adeptes l'aiment et le défendent, il leur faudrait composer avec les nouvelles donnes et comprendre qu'il y en a beaucoup parmi le peuple tunisien qui ne l'aiment pas et qu'ils sont libres aujourd'hui d'exprimer leurs sentiments à son égard.