A Paris, l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) a célébré avec quelques mois de retard le 40eme anniversaire de sa Convention contre le trafic des biens culturels… et force est de constater que l'ambiance n'était pas à la fête. La convention peine à lutter contre un trafic qui s'accentue du fait des révoltes en Egypte, en Tunisie et en Libye notamment. Sur place, les pillages des sites archéologiques et des musées sont alarmants. L'Unesco rappelle plus que jamais l'urgence d'une action et se dit très inquiète de la situation du patrimoine dans le monde arabe. L'Unesco a lancé le mercredi 23 mars, un appel à la Libye qui compte cinq sites inscrits au patrimoine mondial dont certains remontent au néolithique. Il est évident qu'en plein conflit, les pillages risquent de se multiplier. On l'a vu en Egypte, la protection du grand musée du Caire n'est plus une priorité. Résultat : de nombreuses pièces ont été volées, même choses sur les sites archéologiques. Ces pièces alimenteront le marché illicite des biens culturels. La situation en Egypte est alarmante, explique Gihan Zaki, adjointe du ministre de la culture égyptien : « Ce patrimoine n'est pas national, il est international. Il faut le traiter comme tel. Il faut éviter la Fatwa, le discours des imams des villages à proximité des sites archéologiques est que si un paysan trouve un objet dans le cadre de fouilles illicites il peut le vendre et s'enrichir, c'est son droit. C'est très dangereux, ce patrimoine n'appartient pas à des individus mais à la terre entière ».