De Hatem Belhaj - Chassés de l'avenue de France, les marchands à la sauvette se retrouvent à l'avenue de Paris, une capitale pour un pays certes mais les affairistes urbains ne perdent presque rien au change. Et pour cause, non seulement ils ont cassé toutes les logiques économiques en proposant des produits de beauté de luxe à des prix qui défient ceux de la contrefaçon. Ne dit-on pas que le capital détermine le prix ? Alors, d'où viennent ces produits ? Selon un revendeur de parfums signés sur un carton, sous un arbre, devant un magasin patenté, sur un trottoir devenu trop étroit pour les piétons et surtout au vu et au su de la police municipale, jadis si sévère quand il faut le montrer mais aussi si tolérante quand on y mettait le prix… donc, selon ce commerçant qui voulait rassurer son client hésitant sur l'authenticité de ses produits, ces derniers seraient identiques – pour ne pas dire les mêmes- qu'on trouve –ou qu'on trouvait- dans les boutiques des parfumeurs. Suivons leur regard… Non !? Ne me dites pas que ces produits sont… « tombés » d'un camion de livraison ? Je ne sais pas mais parfois je suis comme tout consommateur naïf à qui il lui arrive de se poser des questions sur la traçabilité du produit, même un parfum signé ! Aux dernières nouvelles, la fragrance s'est évaporée au premier contact de l'air. De l'alcool à brûler tu naîtras, alcool à brûler tu resteras. Une autre cliente, de la même famille des consommateurs de bonne foi et des bonnes affaires, a acheté un shampoing de marque sur un trottoir commercial. Arrivée sous la douche, aucune mousse n'a pris. Le shampoing à l'eau du robinet semble être un concept d'avenir, plus écolo, plus sain mais surtout plus arnaqueur.