De Hatem Belhaj - Nous sommes un peu plus de dix millions de Tunisiens à partager un pays mais pas ses valeurs. C'est peu pour faire un empire mais c'est assez pour en faire un pays paisible surtout avec cette unique occasion que nous offre la révolution pour tout recommencer –presque- à zéro et sur des bases plus solides. Au contraire, nous nous cloisonnons derrière des différences nées de nulle part alors que notre identité et notre spécificité sont en train de bouleverser le monde. Pourquoi donc, cette haine naissante entre ceux qui crient fort et ceux qui ne crient pas assez ? Pourquoi ce dialogue de sourds et cette ruée vers le pouvoir absolu pour un remake d'une dictature d'un autre ton et sous d'autres formes ? Toutefois, il ne faut pas s'inquiéter car les dommages collatéraux d'une révolution peuvent être pires surtout après le vide vécu de toute opposition sincère. Aujourd'hui, les cellules dormantes du fanatisme, et pas seulement religieux, sortent à l'air libre après des années d'oppression. C'est tout à fait « normal » qu'elles aient autant de revendications. Ce qui n'est pas normal c'est que ceci se fasse avec violence et sans partage des avis. Y a-t-il vraiment une majorité silencieuse et une minorité bruyante ? Il y aura surtout des urnes « objectives » et des élections qui finiront par calmer tout le monde. On a hâte d'y exprimer nos préférences sans interférences. Que le meilleur pour notre pays gagne. Les autres devront, dégager à leur tour…