Paradoxal et, pour le moins, déroutant : le Club Africain qui compte le plus de soutiens visibles ne trouve toujours pas de président. Et si l'on part du principe que Kamel Iddir, n'a plus le soutien des Sages du Club Africain (en amont) et qu'il est conspué (en aval) par ces supporters « stoïques » mais qui ne sont plus disposés à attendre encore, quelque chose de nouveau, doit impérativement prendre forme. Le fait est là, cependant : aucun parmi les Hammouda Ben Ammar, Saïd Néji, Chérif Bellamine, Férid Abbas, n'est disposé, chacun pour des raisons propres, à se « mouiller » directement, c'est-à-dire, à prendre la présidence. Cela fait que le Club Africain est d'archétype, un prototype unique même, où tout se décide dans un conclave, avec les égards dus à des personnalités de premier plan (Cf, le communiqué paru sur nos colonnes, samedi dernier), pour finalement, déboucher sur un consensus autour du président... Cela veut dire qu'à l'assemblée on aura un candidat unique, avalisé par le Comité des Sages, et que plébisciteront les supporters clubistes. Ce sera, donc, un plébiscite et non un vote. La spécificité clubiste est là : le président n'est pas président, mais il assume la présidence. D'où la difficulté à trouver le profil adéquat : de préférence un cadre supérieur (comme Iddir), sinon un homme d'affaires mais qui doive toujours avoir besoin de pourvoyeurs de fonds. On sait que le mécène institutionnel du club, Hamadi Bousbiï, n'a jamais refermé les vannes et même aux temps de la grande discorde avec Chérif Bellamine. A un degré moindre, l'apport des autres, dans le Comité de soutien, n'est pas à négliger. C'est une sorte de gestion participative et par délégation. Dès lors, le nœud gordien tourne autour de cet homme qui va gérer par délégation... Dans cette logique, Kamel Iddir n'a pas été très loin de l'objectif. Cela fait très longtemps que le Club Africain ne se classait pas deuxième. Mais les Clubistes ont souhaité que, face à l'affaiblissement du « leviathan espérantiste », le titre ne sorte pas de Tunis. Et c'est là que l'on impute le recul clubiste lors de la phase-retour au seul Iddir. Peut-être bien... Plutôt, c'est vraisemblable. A un certain moment, surtout en cette soirée démesurément euphorique après la victoire sur l'Espérance et la sortie au balcon de l'hôtel du Parc « A » acclamé par une foule en délire, Kamel Iddir eut une visite messianique. C'est ce soir là qu'il sortit de sa logique et qu'il administra la preuve qu'il se mettait dans la mythologie : un David (clubiste) qui démystifie le Goliath (espérantiste)... Depuis, le Club Africain révéla des carences criardes : l'incapacité à gérer les grandes situations. Or, loin de cimenter une entente entre Marchand et Iddir, le succès dans le derby creuse le fossé entre les deux hommes. Marchand ne reconnaissait aucune légitimité à Iddir, ce qui, en soi, était outrageant. Et Iddir, ne pouvait considérer Marchand comme son « poulain » puisque l'entraîneur français était celui d'un autre, plutôt excentré. Il aurait peut-être été plus logique de licencier Marchand. Moëz Driss a bien remercié l'entraîneur champion de Tunisie, parce que, pour lui, Benzarti se considérait comme étant « trop reconnaissant » (contractuellement), vis-à-vis de Jenayeh... Oui, mais Kamel Iddir, pouvait-il avoir ce courage surtout que son club était aux avant-postes ? Mais alors pourquoi a-t-il attendu la veille du duel décisif contre l'Etoile pour tenir cette conférence de presse désastreuse pour l'équilibre du club ? Maintenant, on nous affirme que le président clubiste aurait demandé qu'on lui accorde une « chance de se rattraper ». Pour nous, néanmoins, la chose est claire : il faut un homme fort pour gérer le Club Africain... Et qui n'attende pas qu'on lui intime des ordres ou, (nuançons le rapport), qui n'attende pas de recevoir des instructions pour faire face à une situation d'urgence... Entre temps, à 140 kilomètres du Parc A, Marchand (P.15) est fasciné par l' « envergure » de l'Etoile...