La réunion qui s'est tenue avant-hier, mardi, entre le ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et le Syndicat des universitaires s'est focalisée sur la conception de la gestion démocratique à l'Université. Il faut rappeler à ce sujet que la Fédération Générale de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche scientifique (FGESRS) avait en février dernier adressé à Ahmed Brahim, alors à la tête du Ministère, une lettre dans laquelle le syndicat présentait ce qu'il considérait comme les revendications les plus urgentes des universitaires. Un nouveau courrier fut envoyé à l'actuel ministre de l'Enseignement supérieur juste après sa nomination et ce, pour demander l'ouverture de négociations sur les mêmes requêtes. Parmi celles-ci, figurait le souhait d'instaurer plus de démocratie dans la gestion des universités et des établissements universitaires. A présent et sur ce point précis, les propositions syndicales appellent à quelques amendements dans le texte du décret N° 2716, relatif justement à l'élection des conseils scientifiques, des directeurs des établissements d'enseignement et de recherche et des présidents des universités.
Elections libres et transparentes
Pour la FGESRS, le nouveau contexte que vit le pays doit induire de nouvelles conceptions dans la gouvernance au Supérieur, et imposer ainsi le principe de l'élection dans tous les secteurs de la gestion universitaire. Le syndicat suggère également que tous les universitaires, à quelque corps ou grade qu'ils appartiennent, puissent se présenter aux élections et y déposer leur candidature. On espère enfin l'application de ce principe de l'élection libre même dans les instituts technologiques, établissements qu'on recommande d'intégrer dans l'ensemble des universités et au sein des institutions publiques de recherche scientifique. Dans le détail, les propositions syndicales concernent essentiellement les amendements à apporter dans les modalités de désignation des présidents des universités, la parité dans la représentation des enseignants et des chercheurs au niveau des rectorats, la nécessaire représentation équitable des étudiants et du personnel administratif, la périodicité des réunions du Conseil de l'Université (une fois par mois, propose la FGESRS), la distribution à tous les membres de ces conseils de copies des PV de réunion. Pour ce qui est des conseils scientifiques des établissements universitaires, on tient à ce qu'ils aient désormais un pouvoir décisionnel. Quant à leur composition, elle doit respecter le principe de parité entre les membres de chaque corps qui en fait partie et augmenter à 3 le nombre des représentants des étudiants.
Position mitigée du ministre
Au sujet de la direction des départements, le syndicat du Supérieur considère que les assistants peuvent être candidats à ce poste à défaut de professeurs et de maîtres-assistants. Enfin et en ce qui concerne les commissions de recrutement et de promotion, la FGESRS propose la révision de leur composition actuelle, voire même d'organiser de nouvelles élections plus démocratiques et plus transparentes. A propos de transparence justement, le Syndicat souhaite aussi que les candidats au recrutement et à la promotion puissent être informés des critères d'évaluation des commissions et du classement final des concurrents retenus. D'après les informations que nous avons pu recueillir auprès de sources syndicales, le ministre de l'Enseignement Supérieur et de la recherche scientifique approuve certaines propositions, notamment celles qui touchent à la généralisation du principe de l'élection ; mais sur les autres revendications, il faudrait peut-être attendre la tenue d'autres réunions pour y parvenir à un accord satisfaisant pour les deux parties. Sur un tout autre sujet, le syndicat du Supérieur appelle les universitaires à un plus large soutien des régions de l'intérieur et ce, à travers la relance, en ce mois d'avril, de la campagne de don d'une journée de travail, mouvement humanitaire auquel de nombreux enseignants n'ont pu contribuer par manque d'information.