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Un moment propice pour faire table rase des différends et renouer le dialogue avec le ministère La justice légitime : La Fédération générale de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (FGESRS) - Sami Aouadi secrétaire général :
La question de la légitimité de la représentativité syndicale des enseignants du supérieur que se disputaient au moins trois structures syndicales le syndicat de l'enseignement supérieur, le syndicat des professeurs et des maîtres de conférences et la Fédération Générale de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (FGESRS) vient d'être résolue par les décisions judiciaires prononcées en appel la semaine dernière. Les affaires portées devant les tribunaux contre la création de la FGESRS seul syndicat reconnu par l'UGTT ont été classées par la justice qui la légitime ainsi comme seule structure syndicale représentant les universitaires. A cette occasion nous avons invité le secrétaire général de la FGESRS M. Sami Aouadi. Il nous parle de ses réactions à ces décisions judiciaires. Des relations du syndicat avec le ministère notamment après la nomination d'un nouveau ministre M. Béchir Tekkari et des revendications des enseignants du supérieur. Interview. Le Temps : Comment a réagi le bureau exécutif de la FGESRS aux dernières décisions judiciaires qui confortent sa légitimité ? Sami Aouadi : Nous nous sommes félicités que le dossier judiciaire à l'encontre de l'UGTT soit définitivement clos. Trois affaires viennent d'être classées par la justice tunisienne en faveur de la centrale syndicale. Et ici je tiens à être précis parce que certains avancent le contraire. La première affaire n°07347 fut portée devant les tribunaux par Mustapha Touati en 2003, pour contester la dissolution par la commission du règlement intérieur de l'UGTT du bureau du syndicat général de l'enseignement supérieur constitué à l'issue du congrès des 27 et 28 octobre 2001 et ce, pour "irrégularités et infractions graves au règlement intérieur de la centrale syndicale. Quant aux deux autres affaires". La deuxième (n°71409) concerne la plainte déposée par Néji Gharbi en 2006 pour contester la création de la FGESRS à la suite du congrès unificateur du 15 juillet 2006 et la dissolution en conséquence de l'ex-syndicat national des professeurs et des maîtres de conférences. La troisième n°71888 a été portée par Béchir Hamrouni qui a remplacé Touati devant la justice contre la création de la fédération. Nous jugeons donc ces décisions judiciaires positives et pouvant ouvrir la voie vers de nouveaux rapports avec le ministère et la FGESRS, basés sur le respect de l'autonomie syndicale et la reconnaissance du droit des représentants légitimes des universitaires à être associés au traitement des dossiers qui concernent leur secteur. Nous nous réjouissons que ces décisions judiciaires interviennent au moment de la nomination d'un nouveau ministre à la tête de l'enseignement supérieur et nous espérons que cela permettra d'assainir le climat au sein de l'université tunisienne. La FGESRS a-t-elle pris contact avec le nouveau ministre ? La fédération a déjà adressé une lettre de félicitations au nouveau ministre et une demande d'audience par l'intermédiaire du bureau exécutif de l'UGTT. • Vous êtes optimistes quant à l'avenir de vos relations avec le ministère qui n'étaient pas au beau fixe ? Le Credo de tout militant est d'être optimiste et aujourd'hui je le suis davantage au regard des dernières décisions judiciaires prises au moment de la nomination d'un nouveau ministre à la tête de notre secteur et je m'interdis d'insulter l'avenir. Néanmoins les jours à venir nous éclaireront sur les intentions du nouveau ministre. En ce qui nous concerne, nous demeurons disposés à coopérer dans le cadre du respect de notre autonomie décisionnelle et dans l'objectif de satisfaire les revendications légitimes de notre secteur. • Quelles sont vos plus importantes revendications ? Je commencerai par la revendication la plus prioritaire sur laquelle les universitaires ont longuement insisté depuis 3 ans et notamment lors du dernier séminaire organisé par la FGESRS le 2 décembre 2009 au sujet de l'évaluation du système LMD et qui consiste en l'urgente nécessité de rétribuer les universitaires au titre d'une nouvelle tâche supplémentaire qu'ils accomplissent gratuitement depuis l'application du système LMD et qui est inhérente à l'allongement de deux semaines de l'année universitaire et la multiplication des charges de contrôle continu outre celle du suivi et d'encadrement des stages d'administration du tutoriat et d'accompagnement des étudiants. L'autre importante revendication est l'ouverture des négociations pour réformer les statuts des différents corps d'enseignants en vu de repenser les devoirs et les charges des enseignants, d'ouvrir des horizons de promotion justement rémunérés et de hisser l'université tunisienne au niveau de ses semblables dans le monde développe. Enfin des réaménagements de certains circulaires et autres textes juridiques confectionnés sans concertation seront revendiqués tant en ce qui concerne la gestion démocratique des établissements universitaires qu'en ce qui concerne certaines dispositions relatives au mode d'élections du jury de recrutement, à l'incitation à la recherche, à la mutation des enseignants et au respect du droit syndical etc... • Quelle sera la position de la FGESRS vis-à-vis de ceux qui ont saisi la justice ? Même si nous considérons que le recours à la justice de certains collègues ex-responsables des structures syndicales dissoutes était impertinent et infondé, nous leur lançons un appel sincère pour nous rejoindre notamment dans la perspective du prochain congrès de la FGESRS qui se tiendra au début de l'été 2010. Enfin pour terminer je dois souligner que la persévérance des syndicalistes universitaires au long des 10 dernières années et leur attachement aux structures syndicales légales et légitimes à savoir la FGESRS et le soutien sans faille de la direction de l'UGTT ont donné leur fruit. Interview réalisée par Néjib SASSI