De Hatem Belhaj - Les énergies révolutionnaires sont toutes concentrées sur les réformes politiques, judiciaires, économiques et sociales. Les débats semblent oublier ou disons reporter à plus tard la réforme de l'éducation, une urgence, voire même une priorité, puisque l'avenir du pays dépend surtout de la bonne santé intellectuelle des générations futures. La réflexion sur les programmes et les méthodes d'enseignement sont à revoir et ce, dès la première année de l'enseignement primaire. L'enseignement de base et sa méthode globale ont fait des ravages qui « poursuivent » l'élève durant toute sa scolarité. La preuve, plusieurs pays européens ont vite fait d'abandonner cette méthode qui ne sied qu'à une minorité qui capte vite et facilement les variations des mots et de leur orthographe. D'où l'émergence d'une génération de futurs étudiants dont la maîtrise de l'écrit est sacrifiée au profit du parlé. Au secondaire, l'orientation se fait selon des critères de notification et sans soucis d'adaptation. Exemple, il n'est pas nécessaire d'être fort en maths pour être orienté systématiquement vers une branche scientifique. Les littéraires choisissent cette branche généralement pour échapper aux matières scientifiques. Pourtant, la philo et l'analyse des textes « fondamentaux » nécessitent aussi une forme de pragmatisme matheux ! N'oublions pas de rendre son prestige à l'examen du baccalauréat. Il ne suffit plus de faire du chiffre mais il faut surtout avoir des bacheliers qualifiés et donc armés pour mieux aborder leur destin universitaire. Ceci nous amène, enfin, à parler de la récente réforme dite LMD de l'université décriée et critiquée par la plupart du corps enseignant. Une idée de « sous » génie qui n'a que la seule ambition de créer du chiffre et des centaines de milliers de chômeurs diplômés. Quant à la formation professionnelle, il nous faudra une profonde réforme pour l'adapter aux réelles exigences du « souk » du travail. Bref, n'attendons pas les futurs gouvernements, provisoires ou élus, pour sauver les meubles de nos écoles avec une mission vitale, celle de redonner ses lettres de noblesse à l'étatique, garant de l'égalité des chances et du prestige de l'Etat.