Vingt quatre heures après les évènements douloureux qui ont émaillé le match « CAB-CSS », arrêté à la 20' suite à l'envahissement du terrain par une frange du public cabiste suivi de scènes d'une rare violence et de destruction de l'infrastructure du stade 15 octobre et des équipements de la chaine TV Nesma, tout en agressant joueurs, responsables, stadiers et forces de l'ordre, plus d'un à Bizerte s'interroge sur ce qui s'était passé durant cet après-midi sportif ou rien ne présage pareil débordement affligeant. S'agit-il d'un acte prémédité qu'on attribue à la rivalité clanesque étrangère à la grande famille cabiste ou d'éléments isolés casseurs, bousilleurs de la révolution et que le retour à la normale à travers cette rencontre officielle dérange énormément ? D'après les éléments qu'on a pu recueillir ici et là, il semblerait que les jeunes fauteurs de troubles, une frange si minime soit-elle a prémédité ses actes répréhensibles avant l'entame du match, projetant de passer à l'acte quelque soit le résultat et le bon déroulement de la rencontre, à travers d'une panoplie de SMS dont plus d'un en savait la teneur deux voire trois jours avant la rencontre. Alors pourquoi des précautions n'ont pas été prises à temps, pour endiguer ses fauteurs de troubles ? Par ailleurs, l'on apprend qu'un véritable groupe de fans pacifiste a été mobilisé pour préparer durant la semaine la fameuse ‘Dakhla' se servant également de message sur le Web appelant au respect de l'éthique sportive et les valeurs morales inspirés par le comité directeur et ceux d'organisation du CAB. Ceci dit, prenant le pas à ses évènements, des troupes de l'armée nationale se sont rapidement déployées tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du stade et dans les principales artères de la ville, pour éviter la casse des commerces avoisinants. Une véritable peur s'est emparés surtout des commerçants et de la population du centre ville suite au déferlement de ses hordes déchaînées, obligeants les commerçants de fermer leurs boutiques. Notons que dans la foulée de ses actes de violence qui faillirent être dramatiques et dont fut blessé le coach Mohamed Kouki, l'attaquant H.Youness, un officier et un agent de la police. Notre reporter-photographe, Mohamed Fliss n'à pas échappé lui aussi au rouleau compresseur de ces violences, se faisant subtiliser son matériel après avoir été agressé et blessé à la main. Il n'a du son salut qu'à l'intervention de certains stadiés et a été pris en charge par le staff médical cabiste. De leur côté, les membres du comité directeur, un moment surpris, voire stupéfaits par la tournure dramatique des évènements ont dans la soirée même réagit faisant publier un communiqué de presse ‘dont nous avons copie' dans laquelle le président du club Mehdi Ben Gharbia et ses adjoints s'inscrivant en faux contre la tournure dramatique des évènements auxquels le véritable public Bizertin est totalement étrangers, présentant des excuses aux hôtes sfaxiens, aux agents de l'ordre, aux journalistes et à tous les sportifs Tunisiens, tout en appelant a plus de vigilance et de veille à l'avenir pour que pareil dérapage ne se reproduise plus. Revenons à la rencontre pour dire que l'entame s'est déroulée dans une ambiance féerique dans les gradins, alors que sur le terrain il n'y a pas eu de round d'observation de la part des deux équipes. Ce sont les visiteurs qui ont été les plus dangereux et à chacune de leur accélération à travers des contres meurtriers ils réussirent à ouvrir la marque dès la 2' par Souma, puis ce fut au tour du demi bizertin Mehdi Ouertani de détourner dans la cage de son équipe un coup franc en cloche de Maaloul à la 15'. Cinq minutes plus tard, c'est Mnacer qui donna l'estocade aux « jaune et noir » dont les supporters envahirent depuis l'arène. Par ailleurs, à l'issue du ‘match' les dirigeants sfaxiens comme les cabistes ont été totalement consternés et abattus. Pour le porte-parole Imed M'seddi, comme pour Naceur Bédoui « c'est du jamais vu, on est convaincu que ce ne sont pas des sportifs qui ont envahis le terrain. On connait assez bien le CAB et son public, nous sommes toujours bien accueillis à Bizerte, nos relations sont séculaires avec le club et ses dirigeants. Ce sont des actes extra-sportifs, nous passons certes par une phase transitoire mais cela ne justifie pas cet envahissement et ces agressions. La compétition ne peut plus continuer comme ça, il faut trouver les palliatifs ou bien arrêter le championnat ». En tout cas, espérons que tout un chacun impliqué de près ou de loin à l'évolution du sport roi en Tunisie, prendra à l'avenir ses responsabilités afin que pareil scénario cauchemardesque ne se reproduise plus.