Le nombre total des recrutements décidés au profit du ministère de la santé publique, dans le cadre du budget de l'Etat pour 2011, atteint 3861 postes dont 71% ont été réalisés au cours du premier trimestre de l'année 2011. Initialement, le nombre des nouveaux postes offerts au titre de 2011 au profit du secteur de la santé publique, dans le cadre du budget de l'Etat, était fixé à 1861 postes, quota augmenté de 2245 postes supplémentaires après la Révolution du 14 janvier, dans le cadre de l'effort national tendant à résorber le chômage et à consolider l'emploi des cadres dans les spécialités médicales et paramédicales. Au total, le taux d'augmentation des recrutements décidés pour cette année 2011 au profit du ministère de la santé publique s'est élevé à 135% par rapport au quota de 2010 fixé à 1746 postes. 42% des recrutements directs des cadres paramédicaux décidés, dans ce cadre, soit 2855 postes, ont bénéficié aux demandeurs d'emploi dans les gouvernorats défavorisés de la bande Ouest du pays, du Nord au Sud. Les autres recrutements seront effectués incessamment par voie de concours. Lors de son premier point de presse tenu, hier, au siège du ministère de la santé publique, Mme Habiba Ezzahi Ben Romdhane, ministre de la Santé publique, a passé en revue les programmes mis en œuvre en vue de surmonter aussi bien les problèmes chroniques dont souffre le secteur de la santé publique que les difficultés conjoncturelles liés aux aléas de la situation post révolutionnaire en Tunisie, d'ordre intérieur et extérieur. Et les médecins spécialistes ? L'un des problèmes majeurs concerne le manque de médecins spécialistes et des équipements sanitaires nécessaires dans les hôpitaux régionaux des régions défavorisées de l'Ouest, du Nord ouest et du Sud. Une bonne partie des recrutements intéresse des médecins spécialistes, et les cadres paramédicaux, mais aussi les généralistes. Le nombre des médecins devant être recrutés avoisine les 225 médecins, au total. L'objectif est de doter chaque hôpital d'une équipe complète de spécialistes dans divers domaines. Un plan a été arrêté pour améliorer les équipements de ces hôpitaux qui vont bénéficier également d'actions d'assistance ponctuelles de la part des CHU, à titre de parrainage, comme en matière de recyclage, de recherches et de formations complémentaires. Au même moment, des avantages matériels supplémentaires et spécifiques ont été mis en place en vue d'encourager les médecins spécialistes à travailler dans les régions intérieures, comme l'octroi d'indemnités supplémentaires mensuelles atteignant 1000 dinars. Le programme de mise à niveau du secteur de la santé publique, entamé depuis 2007, va entrer en 2011 dans la phase de réalisation après l'achèvement du volet relatif aux études, il tend à améliorer la qualité des soins et la gestion hospitalière. Des actions sont aussi prévues en faveur des établissements de santé privés qui connaissent des difficultés conjoncturelles en raison des troubles en Libye, vu que la clientèle de ces établissements est constituée, en grande partie, de malades libyens. Ces établissements sont appelés à rectifier leur politique et à diversifier leurs offres et leurs clientèles, afin de retrouver leur activité normale et apporter leur soutien au secteur de la santé publique, en matière de prestations de soins et de recrutements des cadres sanitaires sans emploi.
Pressions
D'ailleurs, le conflit libyen a aggravé les pressions exercées sur le secteur de la santé en Tunisie, par le flux croissant de réfugiés libyens qui passent en Tunisie, fuyant leur pays en guerre. Ce défi va se compliquer avec l'arrivée de l'été propice à la propagation de beaucoup de maladies, au moment où les hôpitaux des gouvernorats frontaliers de Tataouine et Médenine sont déjà confrontés à toutes sortes de problèmes chroniques et de manques dans les divers domaines. A cet égard, Mme Habiba Ezzahi Ben Romdhane a rendu un vibrant hommage aux cadres médicaux et agents travaillant dans les hôpitaux tunisiens de l'ensemble du pays pour le dévouement qu'ils ont montré au cours de la Révolution du 14 janvier et après la Révolution dans l'accomplissement de leur devoir, malgré les conditions très difficiles du moment. Plus de 1700 personnes entre morts et blessés ont été reçues par les hôpitaux durant cette période. Ces difficultés n'ont pas cessé. Les établissements sanitaires continuent de pâtir des mouvements de protestation et de la violence extérieure de la rue qui ne les épargnent pas. Mme Habiba Ezzahi Ben Romdhane a évoqué aussi la place importante que les cadres sanitaires tunisiens occupent dans la coopération technique de la Tunisie avec certains pays comme les pays arabes du Golfe, insistant par ailleurs sur la nécessité de promouvoir la politique de formation des cadres paramédicaux, notamment dans les espaces de formation privés, selon les critères exigés. S.B.H