La formation professionnelle en Tunisie a connu d'importants changements structurels visant à adapter les offres de formation aux besoins de la nouvelle économie au niveau national et international. Le démarrage de la nouvelle session de formation, en septembre 2008, coïncide avec la mise en œuvre de la réforme énoncée par la loi de février 2008 organisant le secteur. Cette réforme a été initiée conformément aux recommandations issues d'une large consultation menée tout au long de l'année 2007 sur la formation professionnelle. Le système de formation offre près de 45 mille postes de formation au cours de la session de septembre 2008, soit une hausse de 9 mille postes par rapport à septembre 2007. La formation dispensée varie selon le niveau et le mode d'apprentissage. Elle est sanctionnée par des diplômes et certificats de qualification professionnelle, d'aptitude professionnelle, de technicien professionnel et de technicien supérieur. Les postes réservés à la formation dans les secteurs prioritaires sont d'environ 18 mille, soit une hausse de 13pc par rapport à la session de septembre 2007. Les spécialités concernées sont le bâtiment, les travaux publics, la mécanique générale, la construction métallique, l'électricité et l'électronique, l'industrie automobile et la fabrication et la maintenance d'équipements agricoles, de travaux publics, de tourisme et d'hôtellerie. Le ministère de l'Education et de la Formation a entamé la mise en application des nouvelles mesures contenues dans la loi 2008, s'agissant, notamment, de la création de nouvelles passerelles de formation comme le certificat de qualification. Ce diplôme permet à son titulaire d'accéder au premier cycle de formation. La première session préparant à ce diplôme a déjà démarré dans les centres de formation et de recyclage. 13 mille offres de formation y sont disponibles pour la session de septembre 2008. Le nouveau système de formation professionnelle tend à simplifier l'accès aux filières, en offrant aux élèves ayant achevé la neuvième année, la possibilité de s'inscrire dans une formation pour l'obtention du certificat d'aptitude professionnelle. Autre nouveauté, l'institution d'un cycle préparatoire devant permettre aux élèves de moins de 15 ans de suivre une formation. 3 pc des offres de formation dans ce cycle sont réservés aux personnes porteuses de handicap. Plusieurs mesures incitatives ont été prises pour encourager les jeunes à suivre une formation dans les secteurs jugés prioritaires en les dispensant des frais d'inscription, d'hébergement et de restauration. Des bourses sont, également, accordées aux élèves issus de familles nécessiteuses. Les offres de formation sont fournies par l'Agence tunisienne de la formation professionnelle (ministère de l'Education et de la Formation), l'Office national du tourisme, l'Agence d'orientation et de formation et le ministre de la Santé publique. A elle seule, l'agence tunisienne de la formation professionnelle compte 133 centres, dont 47 centres sectoriels et 61 centres de formation en artisanat. Le nombre des bénéficiaires devra passer de 95619 jeunes au cours de l'année 2007-2008, à 99 mille en 2008-2009. ce nombre sera porté à 108 mille en 2009-2010, surtout avec la généralisation des collèges techniques qui habilitent l'élève à joindre les filières de la formation professionnelle. Sur les 34000 diplômés de ces centres au titre de 2007-2008, ils sont 82pc à intégrer le marché du travail. Un programme-qualité a été décidé en vue d'assurer une meilleure efficience du secteur. Ce programme, destiné aux formateurs, sera axé sur les méthodes d'encadrement, d'évaluation et de gestion. Au niveau de l'encadrement, un nouveau corps de formateurs a été créé au niveau des techniciens supérieurs. L'effectif d'encadrement a été, également, renforcé par de nouveaux recrutements de diplômés du supérieur en plus du recours à des agents de formation ayant un niveau en dessous du diplôme de technicien supérieur, pour être chargés du suivi de la formation en partenariat avec l'entreprise ainsi que de l'encadrement des stages et travaux pratiques. S'agissant de la formation continue, le ministère a mis en œuvre dès le début de 2008 un programme de formation pédagogique et technique au profit des formateurs à l'occasion du lancement, à partir de 2007, des « instituts des métiers de l'éducation et de la formation ». En ce qui concerne le chapitre de la qualité, la nouvelle loi de la formation professionnelle stipule la création d'une instance chargée de l'évaluation de la formation professionnelle et de la garantie de la qualité conformément aux normes nationales et internationales. Elle préconise, également, la création de cadres d'orientation et d'évaluation pédagogique chargés du suivi de l'application des programmes de formation professionnelle et de l'évaluation du rendement des formateurs. Par ailleurs, le secteur de la formation professionnelle figure parmi les secteurs pilotes qui devront adopter, à partir de 2009, la méthode de gestion du budget par objectifs (OBG). L'effort sera axé sur le développement des compétences des responsables de la gestion des établissements de formation, ainsi que sur la promotion des méthodes modernes de gestion. S'agissant des nouveaux mécanismes de financement de la formation professionnelle, l'Etat prend en charge entre 65 et 85 pc du budget annuel des entreprises privées réservé à la formation de base dans des spécialités non disponibles dans les centres de formation publics, ou celles dont la capacité d'accueil est limitée. Deux autres mécanismes à savoir l'avance sur la taxe et les droits de tirage, entreront en vigueur en janvier 2009 en application de la nouvelle loi sur l'initiative économique. A signaler que la réforme du secteur de la formation professionnelle œuvre à créer un bond qualitatif favorisant l'émergence de compétences de haute technicité et le renforcement de la formation pour fournir 65 mille diplômés par an et réaliser le recyclage de 300 mille personnes dans le cadre de la formation continue et l'adhésion de 8 mille entreprises aux programmes de recyclage. Parmi les objectifs fixés pour la période de 2007-2011, celui d'atteindre 100 mille diplômés dans le secteur du bâtiment et de la construction métallique en prévision de la réalisation de grands projets économiques et d'investissement prévus en Tunisie, au cours de cette période, nécessitant une importante main-d'œuvre spécialisée.