Le Forum Démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), actif sur la scène politique nationale, depuis 1994, à la faveur d'une scission au sein du parti du mouvement des démocrates socialistes (MDS), a tenu, hier,à Tunis, une rencontre avec la presse nationale et internationale pour faire connaître ses positions concernant les différentes questions d'actualité, et en tête l'élection de l'Assemblée constituante. Le secrétaire général du Forum, Mr Mustapha Ben Jâafar, qui a fait partie du premier gouvernement provisoire issu de la Révolution du 14, l'espace de quelques jours, avant d'en démissionner, dans les circonstances connues, a déclaré que son parti est favorable à l'organisation des élections de l'assemblée constituante, à la date fixée du 24 juillet prochain, sans considérer cette date comme une date butoir. Le FDLT réclame, en outre, de l'actuel gouvernement provisoire, une plus grande célérité dans la satisfaction des revendications populaires relatives à la poursuite judiciaire de toutes les personnes impliquées dans des affaires d'abus et de corruption, sous l'ancien régime, de manière à rétablir la confiance avec les citoyens. Il a défendu la position du FDLT en tant que parti démocratique, au long passé militantiste, créé bien avant la Révolution du 14 janvier et ayant connu les exactions de l'ancien régime pour avoir refusé toute compromission avec sa politique despotique et autoritaire et rejeté le pluralisme de façade dont il se servait comme décor démocratique. Quoique existant depuis 1994, le FDLT n'a pus obtenir sa reconnaissance officielle qu'en 2002. Ce choix a entraîné son exclusion du paysage politique et médiatique le privant de fonds publics. Le parti fut persécuté et marginalisé. Aussi, il revendique une juste contribution dans la germination et l'éclosion de la Révolution tunisienne de la liberté et de la dignité. Le FDLT a aussi ses choix et ses options politiques connues et formulées dans diverses résolutions, notamment celles adoptées par son dernier Congrès national tenu en 2009. Pour paraphraser son secrétaire général, le FDLT ne peut, ainsi, être comparé aux ‘'partis champignons'' qui ont vu le jour après le 14 janvier. Cependant, le FDLT compte convoquer son conseil national les 21 et 22 mai pour élaborer le programme électoral du parti en prévision du scrutin du 24 juillet pour l'élection de l'assemblée constituante. A cet égard, Mr Mustapha Ben Jâafar s'est dit persuadé que ce scrutin sera sanctionné par l'élection d'une majorité confortable défendant un projet de société du juste milieu, fondé sur les valeurs de la modernité, de l'ouverture, de la liberté, et des attributs arabo-islamiques de l'identité tunisienne, un projet de société progressiste et tenant compte de l'intérêt supérieur de la Tunisie dans ses relations extérieures. Il a émis l'espoir que ces élections permettront de doter le pays d'institutions bénéficiant de la légitimité populaire manquant aux institutions actuelles, afin de s'attaquer plus profondément aux problèmes auxquels la Tunisie est confrontée dans tous les domaines, notamment économiques.
Réconciliation, dans le respect de la différence
Mr Mustapha Ben Jâafar qui était entouré de quelques membres du bureau exécutif, a dit aussi être favorable à la réconciliation nationale sur la base du respect de la différence, notant que les partenaires et les forces agissantes sur la scène devraient se regarder comme des émules et non pas comme des ennemis, et ce à l'exclusion de tous ceux qui se sont mouillés avec l'ancien régime, contre les intérêts du peuple et du pays. Le FDLT condamne également les abus sécuritaires commis lors des évènements de ces derniers jours, notamment les agressions contre les journalistes, appelant les partis à davantage d'implication dans l'encadrement des mouvements de foules afin d'éviter les débordements. Mr Mustapha Ben Jâafar a réétiré la position de son parti concernant les déclarations de l'ancien ministre de l'Intérieur, Farhat Rajhi, soulignant que le comportement de Mr Rajhi n'a pas été à la hauteur des responsabilités qu'il avait assumées, s'agissant en particulier des allusions propres à raviver le régionalisme et le tribalisme dont nous connaissons tous la persistance, malgré tous les efforts faits pour le circonscrire , d'autant que les bases de la confiance sont encore fragiles. De telles déclarations ne servent pas la cause de la Révolution, ni celles relatives à l'institution militaire qui a défendu la Révolution et évité au pays un bain de sang terrible. Le Premier ministre actuel est un homme politique expérimenté mais la machine paraît, toujours, grippée, a dit Mr Mustapha Ben Jâafar, soulignant que les conditions sont aujourd'hui réunies pour que son Parti cesse d'être un parti de contestation et devenir un parti de proposition. Il a mis l'accent sur la grande importance accordée par le FDLT à la présence et au travail sur le terrain dans les régions. Salah BEN HAMADI