Par Khaled GUEZMIR - La plupart des totalitarismes à travers l'Histoire s'appuient sur la « peur » et la « terreur » pour se mettre en place et devenir inamovibles. Les tristes « héros » arabes de cette discipline funeste ont fait mieux en maquillant le tout par une désinformation hallucinante, continue et sans relâche pour assommer les plus résistants des citoyens rebelles. Certains chefs d'Etat arabes en exercice n'arrivent pas à comprendre qu'à force de trop en faire, ils finissent par susciter les sentiments les plus défavorables à leur égard, et en terme de communication c'est tout simplement la faillite totale. On commence généralement par la peur ! Là on joue sur du velours rien de mieux que d'agiter à longueur de point de presse des propagandistes de bas étage : « la menace permanente du terrorisme et surtout « Al Qaïda » ! Ce menu a été et demeure le plat du jour de toutes les chancelleries arabes du Yémen à la Syrie aux pays du Golfe et jusqu'au Maghreb censé être plus rationnel et plus réservé. Puis vient le discours : Toutes les manifestations d'opposition politique à ces régimes plus que trentenaires sont « manipulées » par des « terroristes » armés et encadrés de l'étranger. Personne n'a pris la peine parmi ces dirigeants de se dire tout bonnement qu'en plus de 30 ans de pouvoir despotique et corrompu, les élites et leurs peuples de plus en plus éveillés, éduqués et formés à l'occidentale de par la satellisation et de l'uniformisation des modèles de sociétés dans le monde revendiquent un petit plus « d'air »… l'oxygène étant un luxe des démocraties avancées encore inaccessible dans le monde arabo-musulman ! La méthode quant à elle c'est tout simplement le verrouillage systématique du tout médiatique et institutionnel. Les villes et gros villages sont soumis à l'état de siège permanent. Puis on tue à l'arme vive et les polices « milicisées » se font un plaisir de canarder les foules. C'est ce qui s'appelle faire acte d'allégeance au « chef » (Al Maâllem) qui a droit de vie et de mort sur ses « sujets ». Mais devant la multitude grandissante et libérée de la peur, on en vient aux blindés : l'armée contre le peuple ! Les blogueurs syriens malgré la tragédie immense vécue par les villes martyres de Draâ, Homs, Haleb et même Damas, se font un malin plaisir à rappeler à leurs dirigeants si prompts à engager l'armée pour écraser les manifestations pacifiques, que cette même armée si « glorieuse » n'a pas tiré un seul coup de feu pour libérer le Golan occupé depuis 1967. Toujours dans la méthode on souffle le feu et en même temps l'apaisement. Après avoir assassiné plus de 1000 manifestants désarmés et c'est M. Erdogan, Premier ministre Turc en personne et allié du régime syrien qui l'affirme fermement pour dire son refus de cautionner ces crimes tout simplement classés : « crimes contre l'humanité », voilà que la propagande syrienne annonce au monde que le magnanime Président Al Assad a donné des ordres stricts de ne pas tirer sur les manifestants ! Mon Dieu. Il était temps, ce qui n'a pas empêché quand même l'armée syrienne de continuer hier même sa « noble tâche » (sic) de débarrasser le croissant fertile de ces parasites « terroristes » armés avec à l'appui une dizaine de morts ! C'est bien triste de voir ces régimes arabes suivre la méthode « Kadhafi » pour briser l'élan de leurs peuples qui n'aspirent au départ qu'à un changement libéral et démocratique légitime après une dictature impopulaire et désuète. La raison et l'intérêt même personnel de ces dirigeants et leurs familles, auraient été de comprendre que le monde a changé et que la Corée du Nord n'est plus le bon exemple qui peut séduire la jeunesse arabe d'aujourd'hui. Ah ! j'allais oublier : Quand est-ce que les dirigeants arabes et musulmans, vont-ils ordonner par eux-mêmes d'enlever ces portraits géants qui constituent une insulte à l'esthétique des villes, des bâtiments et places publiques, aux institutions et surtout à l'intelligence de leurs peuples !