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Plus que jamais… le Régime parlementaire !
Mémoire du temps présent
Publié dans Le Temps le 04 - 02 - 2011

Par Khaled GUEZMIR - Les petits génies de blogueurs qui surfent sur le net ne finissent pas de nous épater et de surprendre par leur intelligence pratique qui va droit au but ! Ils nous font prendre conscience de ce que la Tunisie a réellement vécu du temps du dictateur mais aussi des remèdes à envisager pour que cela ne se reproduise plus !
Un de ces petits « extraterrestre », parce que nos terrestres n'arrivent pas encore à digérer leur « lâcheté complice »…, a calculé le coût de Ben Ali et son présidentialisme totalitaire, au pays par minute ! Le résultat est assommant !!
L'ancien « maître » de Carthage, en se basant sur les seules révélations chiffrées de sa fortune évaluée à 5 milliards de dollars par la revue spécialisée « Forbes.com » et qui sont bien en deça de la fortune de la famille Ben Ali – Trabelsi, estimée elle, à plus de 12 milliards de dollars, a coûté à la nation tunisienne plus de : 551 dinars par minute !!!
Vous imaginez un peu ce que l'argent de la hold up aurait pu faire pour le développement régional par exemple à Sidi Bouzid et Kasserine etc… !
Ceci nous ramène encore une fois au coût de ce qui est désormais appelé : « l'Institution présidentielle » ou « Al mouassassa arryassia ».
La commission supérieure des réformes politiques qui est déjà contestée avant même d'avoir commencé son travail, pour sa composition, jugée trop technocratique et universitaire, devrait avoir à l'esprit non seulement le remodelage du système électoral et institutionnel, mais aussi le coût du nouveau système politique !
Maintenir le régime présidentiel c'est aller à coup sûr vers le maintien de tout ce qui a fait la dérive de la « Mouassassa arryassia » vers l'absolutisme aussi bien au niveau de la décision politique et du « surpouvoir », que des budgets de dépenses de prestige que même la constitution ne peut limiter !
Nous l'avons dit, haut et fort que le « présidentialisme » porte génétiquement les germes de l'autoritarisme et son évolution programmée et irréversible vers le totalitarisme surtout dans les pays arabo-musulmans ! Un homme politique de grand charisme, légitime par quelques hauts faits d'armes bien appréciés par le bon peuple et ses élites, et qui est élu à la présidence de la République au suffrage universel direct, a toutes les chances malgré tous les garde-fous qu'on peut prévoir et inscrire dans la constitution, d'aller, vers l'absolutisme et le contrôle totalitaire de la vie publique !
Même les régimes mixtes du type « 5ème République » en France, donnent le paysage que l'on voit dans ce grand pays, fondateur de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 !
Ils ont beau hériter de Montesquieu sa « séparation des pouvoirs », d'Alexis de Tocqueville sa « démocratie en Amérique », rien n'y fait. M. Sarkozy gère la France à la limite de la « Monarchie présidentielle » ! Et la constitution française lui donne ce « droit » !
Quant au côté budgétaire et aux dépenses de prestige et de fonctionnement de la présidence, il faut prévoir un calife comme Omar Ibn Al Khatab pour empêcher les dépassements prévisibles de l'institution !
C'est pour cela que seul le Régime parlementaire est capable d'assurer la mise en place de la démocratie pratique, réelle et multipartisane avec une alternance automatique du pouvoir, chaque fois que le gouvernement est sanctionné par les urnes !
Mieux encore ce système est le moins coûteux au niveau du budget de l'Etat et des dépenses publiques.
L'activité « symbolique » du président de la République, dans le régime parlementaire, n'a pas besoin d'un budget qui avoisine les 200 millions de dinars !
Il n'a pas besoin d'un budget de « développement » ou « d'équipement », et il n'a pas besoin d'avoir des budgets « parallèles » du genre 26-26 ou autres, pour contrôler la société toute entière par cette abomination démagogique et totalitaire qu'étaient les « projets présidentiels » !
Regardons autour de nous… l'évolution politique et systémique de l'Espagne, des anciens pays de l'Est, de la Turquie… et j'en passe.
Seul le régime parlementaire peut assurer la combinaison de la démocratie avec la moralisation de la vie publique !
Pour reprendre encore une fois Alexis de Tocqueville, « La démocratie c'est la combinaison de l'égalité avec la liberté » ! Et c'est l'aspiration actuelle, profonde, de notre peuple !


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