Libération Déchéance La chute de Dominique Strauss-Kahn se poursuit. A une vitesse vertigineuse et dans une atmosphère d'effondrement, de débâcle. Après l'arrestation, la détention provisoire, fait rarissime dans un système judiciaire fondé sur l'habeas corpus. Après la première accusation de viol, peut-être une nouvelle, révélée au tribunal par le procureur sans plus de précision, et sur laquelle la justice américaine entend désormais aussi mener l'enquête. Et puis les images, leur mise en scène soignée, télégénique : la lente sortie du commissariat; l'arrivée au tribunal et l'attente dans une pièce sordide, éclairée au néon bleu; l'audience en elle-même, avec le visage défait de l'accusé en gros plan, réduit au silence, face à la juge, une femme. Partout des caméras et des appareils photos, cette transparence totale qui caractérise la justice américaine mais qui rappelle, ici, un vieux supplice d'Ancien régime : l'exposition publique, autrefois réservée aux condamnés qui, sous les yeux de la foule, devaient payer leurs fautes au prix de la honte. Le spectacle de cette déchéance marquera profondément, et pour longtemps, le rapport des Français à la politique. Les sentiments qu'inspire cette chute cohabitent mal avec l'horreur que suscitent les accusations portées contre Dominique Strauss-Kahn. Ni donjuanisme, ni libertinage, ni même harcèlement : crimes sexuels. Ses avocats ont redit qu'il niait en bloc la totalité de ce qui lui est reproché. La suite de la procédure judiciaire établira l'ensemble des faits, qui demeurent à ce jour partiels, en dépit de la force des images qui font du présumé innocent un présumé coupable. Une certitude : cette affaire ne fait que commencer. Nicolas DEMORAND
Le Figaro La femme de chambre fantôme qui accuse DSK VICTIME - Des informations contradictoires circulent sur celle qui accuse DSK d'agression sexuelle, et que personne n'a vue pour le moment... Pour ceux qui ont suivi de près l'affaire DSK, il y a de quoi se perdre. «D'autres femmes de chambre avant Ophelia -une femme charmante de 32 ans qui travaillait très bien- avaient été agressées.» Quand Bernard Debré évoque la femme de chambre qui accuse Dominique Strauss-Kahn de l'avoir agressée sexuellement, il utilise le prénom qui circule officieusement depuis dimanche. Pourtant, surprise, depuis, la jeune portoricaine de 32 ans s'est muée en afro-américaine et en a profité pour changer de nom. Elle s'appelle désormais Nafissatou Diallo. La jeune femme est présentée comme étant Sénégalaise. Ou Ghanéenne. A moins que ce ne soit Guinéenne. La seule chose sur laquelle tout le monde s'accorde, c'est son côté lisse et sans histoire. Le groupe hôtelier qui l'emploie loue son travail et son comportement et lui aurait attribué la note de 4,5 sur 5. Du côté de ses voisins du Bronx, même concert de louanges. La plaignante aurait emménagé seule il y a quelques mois dans un immeuble décrit comme vétuste, avec sa fille adolescente. Physiquement, elle semble loin de la femme «très peu séduisante» qu'auraient décrite les avocats de DSK. Une voisine dépeint une femme «extrêmement belle». «Très renfermée», elle «a peur des autres» Elle n'a jamais fait parler d'elle dans le voisinage, qui évoque une femme travailleuse et souriante, mais aussi discrète, voire craintive. «C'est une personne très renfermée» qui «a peur des autres», dit d'elle Mark Gangadeen, présenté par le Daily Mail comme une connaissance de la jeune femme. «Il est inconcevable qu'elle puisse mentir», affirme Mark Gangadeen. «C'est une merveilleuse immigrée d'Afrique de l'Ouest qui veut juste travailler dur», enrage son frère qui travaille dans un restaurant à Harlem. C'est son frère que la jeune femme a appelé samedi, en larmes, pour lui annoncer: «Quelqu'un m'a fait quelque chose de très mal.» Depuis, sa concierge et une voisine indiquent ne pas l'avoir revue. La femme de chambre serait sous la protection de la police, qui préserve son anonymat. Pourtant, en Afrique, on s'inquiète: «Cet événement prend une dimension plus particulière, lit-on sur GuineeConakry.info, vu que la victime serait d'origine guinéenne. Une certaine Safiatou Diallo.» Safiatou?