Entre ce qui s'est passé à Rouhia et le discours d'Obama, il n'y a pas certes, de rapport sauf que ces deux événements ont rajouté à la confusion de genres sur la scène politique en Tunisie. Et du coup, on est tiraillé entre optimisme et pessimisme après plus de quatre mois depuis le 14 janvier. Avec les menaces sur la sécurité du pays et surtout l'attentat terroriste contre nos soldats à Rouhia, l'opinion publique s'inquiète et se pose des questions quant à la réussite de la transition démocratique. Le peuple tunisien qui a donné la preuve éclatante de l'échec de la stratégie de changement de régimes par les attentats, a « exaspéré » ces bandes de terroristes, qui désemparés et au début d'un crépuscule annoncé, surtout après l'élimination de Ben Laden, n'ont pas hésité à passer à l'acte. Mais, pour autant, ils n'ont pas perdu de leur capacité de nuisance ce qui nous impose une vigilance de tous les jours. L'opinion publique se pose aussi des questions quant au timing de ses actes en relation avec les « agendas » des protagonistes régionaux et internationaux. Mais face à autant de signes d'inquiétude, l'hyper-puissance américaine a annoncé son plan Marshall pour le monde arabe et qui réserve une place de choix à la Tunisie et à l'Egypte. C'est la réaffirmation US de ses intentions pour un changement de fond en comble dans une région restée longtemps à la traîne et qui n'a pu « enfanter » que de la dictature et son corollaire, l'extrémisme. Ce plan, évidemment, profitable à la Tunisie, a toutes les chances d'aboutir car c'est Washington et elle seule, qui détient la clé de tous les conflits que connaît actuellement le monde arabe. Mais, dans cette logique, Obama et son administration ne sont-ils pas en train de redistribuer les cartes pour court-circuiter les anciennes puissances, traditionnellement influentes dans la région ? C'est là qu'une vigilance positive s'impose car la Tunisie ne saurait rester à l'abri des implications positives ou négatives dans une région en pleine ébullition. De même que par son nouveau statut, elle ne peut laisser les grandes puissances indifférentes. Nous sommes tous appelés, en cette étape cruciale de l'histoire du pays, à saisir l'acuité du moment pour préserver la sécurité du pays, réussir sa transition vers la démocratie et tirer profit de la nouvelle conjoncture régionale qui se profile à l'horizon.