Le baromètre du secteur du tourisme tunisien clignote au rouge. Rien ne va et vraisemblablement le secteur entre dans une léthargie à durée indéterminée. Après les premières séquelles postrévolutionnaires, le climat d'insécurité a compliqué la situation. Pis encore, les récents évènements terroristes survenus à Rouhia (gouvernorat de Siliana) n'ont fait qu'attiser le spectre et la hantise des attentats, semant la panique auprès des citoyens mais aussi auprès des professionnels du Tourisme. Après quatre mois d'activité, les entrées des touristes sur le sol tunisien ont enregistré une chute notoire par rapport à la même période de l'année dernière. La baisse est générale et touche à tous les marchés cibles. On notera ainsi la baisse de 44,2% sur le marché européen. Les marchés traditionnels notamment français, italien, anglais et allemand fuient toujours la destination Tunisie. Pourtant, on entend parler de soutien total des pays de l'Union Européenne à la Révolution tunisienne et d'appui dans la relance économique du pays. Le baromètre du magazine Tourisme Info note que la seule lueur d'espoir vient des marchés slovaque, hangrois et maltais qui se distinguaient par des hausses respectives de 61,4%, 28% et 3,9%. Freiné par la guerre en Libye, le marché maghrébin a enregistré au terme des quatre premiers mois de l'année une chute de 33,5% dont une baisse de 26,5% pour les entrées d'Algériens et de 37,7% pour les entrées de Libyens. Une note positive vient de nos voisins Marocains en enregistrant une hausse de 19,6% des entrées. Pour les Nord-américains, le recul des entrées est de 51,7%, soit une baisse de 41,1% pour les Américains et de 61,9% pour les Canadiens. Même les entrées des Tunisiens non résidents à l'étranger n'ont pas contribué à améliorer la donne et ont enregistré par la même occasion une chute de 36,8%. Il va sans dire que les réfugiés Africains et moyen-orientaux fuyant la guerre en Libye affichent de fortes progressions de 148,5% et de 273,8% pour respectivement 7780 et 9753 entrées. Au niveau de l'administration, le ministère du Commerce et du Tourisme travaille d'arrache-pied pour promouvoir le site tunisien et redorer l'image de marque de la Tunisie dans l'Hexagone notamment à travers la nouvelle campagne promotionnelle et la participation dans les foires et salons internationaux. Toutefois, il reste à savoir si ces efforts seront-ils suffisants à sauver la situation estivale. Pour l'instant rien ne semble pousser à l'optimisme mais on vit toujours d'espoir. Et la crise du secteur qui : « contribue à 7% du PIB, représente 5,2% des exportations des biens et des services, couvre 56% du déficit de la balance commerciale et pourvoit 19% des recettes en devises du pays et génère 400.000 emplois », sera chaotique pour l'économie tunisienne. En effet, quand le tourisme va : Tout va ...Et en la parésie du secteur, rien n'ira. « Et le tourisme est le ventre mou du pays ».