IL est utile de répéter cette vérité, afin de garder les pieds sur terre : battre le Tchad à Tunis quand il y a un enjeu et que ce match est susceptible d'être décisif, ne peut être un exploit en lui-même, mais un acte tout à fait routinier permettant juste de ne pas quitter une course qui garde encore ses véritables tests. Donc l'équipe nationale a fait le nécessaire dimanche à Sousse. On prend acte de ce fait. On l'en félicite même, sans l'exonérer du devoir d'être à la hauteur dans la suite. L'équipe olympique par contre a donné d'autres soucis, vingt quatre heures auparavant non seulement pour avoir concédé le nul à son homologue sénégalaise, mais pour ce qu'elle nous montra d'inattendue médiocrité. Perdre ainsi une occasion de prendre option dans la course vers la phase finale qualificative pour les jeux olympiques de Londres, c'est déjà, en soi, une déception en plus d'un rêve que d'aucuns caressent. Parallèlement à ces qualifications nécessaires à notre amour-propre, nous comptions situer, entre samedi et dimanche, la position exacte de notre football dans le concert continental. Or si dimanche accorde à notre élite un sursis optimiste, l'équipe olympique nous a plongés, par contre, dans la plus grande perplexité. Comme il n'est pas possible, dans un commentaire qui veut analyser plus que rendre compte, de juger des détails il est cependant utile de relever, de haut, l'ensemble de ce qu'ont laissé ces deux rencontres comme impression. Deux constats, en particulier, doivent être mis en exergue, la totale absence physique et mentale au moment du match en ce qui concerne les « olympiques » et le comportement inégal des « nationaux » selon qu'ils soient menants ou menés au score. Ces deux attitudes relèvent sans doute d'une marque de professionnalisme flagrant. On a vu samedi des joueurs sans ressort, cafouillant comme des bleus. Certes, l'adversaire sénégalais était valeureux et quelquefois agressif, mais de notre côté tout allait de travers. Les joueurs sont dans ce cas les responsables en premier, mais il faut aussi admettre que la programmation, la durée du stage et le manque d'une mise en condition mentale ont largement contribué à la contre performance. On peut aussi critiquer notre équipe première malgré sa large victoire. Il serait faux d'excuser son relâchement après que la victoire s'est avérée garantie l'extrême faiblesse du onze tchadien n'explique pas à elle la domination tunisienne. Mais elle a largement facilité la tâche des nôtres. Entre samedi et dimanche nous sommes passés de la grisaille au lever d'un jour nouveau. Pourvu qu'à Dakar nos jeunes sauront se rebiffer et que lors des prochains matches notre équipe nationale confirme ce dont elle a fait preuve dimanche dernier mais devant un adversaire qui mérite de nous permettre de mieux évaluer.