L'Institut arabe des chefs d'entreprises (IACE), par le truchement de son Centre d'études économiques, a pris l'initiative de réaliser une série d'études et enquêtes économiques à titre de contribution à la réflexion sur la situation économique dans le pays et les réformes devant être entreprises, dans ce domaine, après les prochaines élections et la mise en place des institutions politiques permanentes. La première étude intitulée ‘'Entrepreneuriat, développement régional et emploi'' a été présentée, avant-hier, au siège de l'IACE, aux berges du Lac, à Tunis, parallèlement à sa diffusion à la même date, sur le site WEB de l'Institut, (ww.iace.org.tn), pour ceux qui sont intéressés par de plus amples informations. Le président du Centre tunisien d'études économiques de l'IACE, Ahmed Bouzguenda, a indiqué qu'outre son action en faveur de la promotion de l'entreprise en Tunisie, l'Institut arabe des chefs d'entreprises s'est donné, aussi, pour tâche l'élaboration d'études stratégiques sur les politiques économiques, en partenariat avec les universitaires, les chefs d'entreprises, et divers experts et spécialistes afin de mieux orienter les choix économiques nationaux, en fonction des exigences nationales. De pareilles initiatives aident, en même temps, à consolider les rapports entre l'Université, les entreprises et l'Administration qui constituent les trois grands pôles actifs dans l'orientation du processus de développement économique et social, a-t-il dit. Les autres études entreprises et qui doivent être présentées, durant tout le mois de juin, et jusqu'au 2 juillet, portent, respectivement, sur le secteur agricole, le tourisme, la Constituante et l'économie, la politique industrielle, les incitations à l'investissement, et enfin la politique monétaire. La première étude présentée, lundi 6 juin, par l'expert Moncef Ben Slama, est, sans doute, la plus importante dans le contexte post révolutionnaire actuel en Tunisie, car l'acuité de l'emploi, la montée du chômage et le déséquilibre régional ont constitué, de l'avis de tous, les principaux déclencheurs de la Révolution tunisienne du 14 janvier. Les auteurs ont voulu se placer dans une perspective à long terme, mais, au-delà de la description de la situation dans les régions défavorisées de l'intérieur et des facteurs très connus à l'origine de leur précarité persistante, sur ce plan, l'étude a comporté des propositions et des préconisations pratiques à même de servir des solutions de rattrapage, dans l'immédiat et dès à présent. L'accent a été mis, ainsi, sur la nécessité de renforcer la capacité d'identification des projets économiques pouvant être réalisés dans ces régions. On se rappelle qu'une première grande réunion publique officielle avait eu lieu, à cet effet, il y a quelques semaines, à Sidi Bouzid, berceau de la Révolution, avec la participation de sept ministres du gouvernement de transition et il est prévu d'en faire autant dans les divers autres gouvernorats du pays. Quoique le conférencier ne l'ait pas dit, non plus, cette recommandation relative au renforcement de la capacité d'identification des projets économiques avait été formulée, également, par des personnalités économiques de renommée mondiale ayant signé, dernièrement, l'appel au soutien économique de la Tunisie et de la Révolution tunisienne, à l'occasion de la réunion du Groupe des 8 pays les plus nantis de la planète, le G8, à Deauville, en France. Ces économistes internationaux avaient en effet recommandé que les fonds mobilisés soient utilisés dans le financement de projets économiques concrets dont les citoyens tunisiens constatent l'effet bénéfique, de manière palpable. L'identification des projets pourrait prendre la forme d'une recherche collective publique, ont, d'ailleurs, conseillé les auteurs de l'étude. Or, la question du financement ne constitue plus un problème puisque la communauté internationale, lors de la réunion du G8, s'est engagée à mobiliser 25 milliards de dollars au profit de la Tunisie, durant les cinq prochaines années, dont cinq milliards pour 2011. Les autres propositions avancées par l'étude portent sur l'enracinement des pratiques de la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption et la malversation, l'assouplissement des procédures administratives, notamment en ce qui concerne les appels d'offres et les marchés publics de manière à faciliter la participation des PME à ces appels d'offres, et autres mesures allant dans ce sens, en vue d'assainir l'environnement des affaires perverti, sous l'ancien régime. Il s'agit, en effet, de favoriser le développement de l'entrepreneuriat qui connaît, selon les auteurs, un grave déficit dans les régions signalées pour diverses raisons, et ce déficit d'entrepreneuriat est perçu, par eux, comme étant un des facteurs essentiels du retard dont souffrent encore les régions défavorisées de l'intérieur du pays. L'accès aux crédits bancaires qui représente toujours un grand handicap, peut aussi être facilité par la création de médiateurs ou de ‘'démarcheurs'' spécialisés en la matière et jouant le rôle de trait d'union entre les banques et les promoteurs économiques.