Le Temps-Agences - Robert Gates, secrétaire américain à la Défense qui a rencontré hier à Bagdad les dirigeants irakiens, les a exhortés à s'impliquer davantage dans la réconciliation intercommunautaire, en leur faisant part de la déception de Washington à cet égard. Arrivé la veille, Gates s'est aussi entretenu avec les commandants des forces américaines, qui lui ont rendu compte d'un déploiement de renforts censé permettre au gouvernement de Nouri Al Maliki, à dominante chiite, de trouver un accord politique avec la minorité sunnite. Le général David Petraeus, chef de l'état-major américain en Irak, a dit que ses troupes avaient lancé des opérations ces dernières 24 heures sur le pourtour de Bagdad contre des repaires d'éléments sunnites liés à Al Qaïda, afin de débusquer les responsables de nombreux attentats au véhicule piégé. "Pour la première fois, nous intervenons vraiment dans des zones clés de la périphérie d'où a jailli Al Qaïda avec des voitures piégées, de nouveaux combattants, etc.", a-t-il dit. Ces "opérations offensives" interviennent au moment où l'armée américaine a confirmé que tous les renforts promis par le président George Bush étaient arrivés en Irak. Le contingent américain compte à présent 160.000 hommes. Près de 30.000 ont été envoyés en Irak depuis février, principalement à Bagdad. "Nous avons de l'avance dans certains secteurs et du retard dans d'autres", a dit Petraeus au sujet de l'opération de sécurité en cours depuis quatre mois dans la capitale. Il avait noté précédemment que le succès de l'offensive ne pourrait s'apprécier qu'une fois tous les renforts opérationnels. La visite de Gates et ses commentaires critiques mettent en évidence le mécontentement américain face aux atermoiements du gouvernement Maliki dans la mise en œuvre de réformes jugées cruciales à Washington. Les Etats-Unis sont impatients de voir adopter des lois sur la redistribution des bénéfices pétroliers, le contrôle des ressources ou les élections régionales. Des maisons situées à proximité ont été endommagées par l'explosion, mais on ne faisait pas état de blessés. Après l'attentat commis avant-hier contre une autre mosquée sunnite près de Bassorah, le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki a imposé un couvre-feu dans la ville de Bassorah (sud), la deuxième plus grande ville d'Irak. Il restait en vigueur hier. Toujours hier, l'imam radical Moqtada Al-Sadr a appelé les chiites irakiens à se rassembler le mois prochain pour un pèlerinage au sanctuaire chiite d'Askariya, cible cette semaine d'un attentat qui aurait été perpétré par des insurgés sunnites. Par ailleurs, les dépouilles de 13 membres d'une équipe de taekwondo, enlevés l'an dernier, ont été retrouvés dans la province d'Anbar, dans l'ouest de l'Irak, ont annoncé hier la police et des responsables hospitaliers.