Enseignant universitaire connu en matière des sciences de la terre et de gestion des risques naturels, à la Faculté des Sciences de Tunis et premier directeur de la Cité des sciences de Tunis, de 1991 à 2002, le professeur Tahar Gallali vient de publier, un essai scientifique, en français, intitulé « L'Homme et la Terre, une liaison dangereuse », dans lequel il présente, en connaisseur chevronné, une analyse approfondie et détaillée de la menace climatique devenue la grande préoccupation d'aujourd'hui : ce qu'on sait, ce qu'on ne sait pas, mais aussi ce qui fait actuellement débat, en en soulignant au passage les urgences du moment. Le livre est édité par le Centre de Publication universitaire et la maison d'édition Sahar. L'auteur se range, en effet, volontiers, du côté de ceux pour qui la menace climatique pesant sur la planète terre est réelle, car il existe aussi un vaste clan de scientifiques et de décideurs qui mettent en doute l'évolution de la terre vers un nouveau type de climat particulièrement chaud, devant entraîner, entre autres, la fusion des glaces polaires et par voie de conséquence une élévation notable du niveau des océans et des mers et l'inondation des continents. Aussi, le lecteur trouvera peut être que les idées du professeur Tahar Gallali sont plutôt tranchées de ce point de vue, et c'est dans cette optique que le titre du 4ème chapitre est formulé comme suit : ‘'Serons – nous voués à n'être désormais que des spectateurs de l'inévitable.'' L'essai est constitué de cinq chapitres et compte quelqu 195 pages de moyen format. Mais, comme avait dit Marx, l'humanité n'engendre que les contradictions qu'elle peut résoudre. Pour Tahar Gallali, la réplique efficace à la menace climatique réside dans l'élaboration et la mise en œuvre de stratégies d'adaptation. Or, l'origine du changement climatique est l'action humaine désordonnée, particulièrement l'émission anarchique des gaz à effet de serre .D'où la focalisation sur les adaptations énergétiques, et le recours à des formes d'énergie plus propres que l'énergie fossile (pétrole et gaz naturel) , à l'instar du recours à l'énergie nucléaire générée par la fusion nucléaire ou l'énergie thermonucléaire, procédé encore à maitriser qui permet de produire trois à quatre fois plus d'énergie à masse de combustible constante, que les procédés en vigueur de production d'énergie nucléaire. Autre avantage, ses produits, l'hélium principalement, ne sont pas radioactifs, ce qui en fait une énergie propre et illimitée, sauf que cette énergie est toujours annoncée depuis 40 ans pour la même échéance, soit en 2060. Il s'agit là d'un grand champ de recherche pour nos scientifiques qui pourraient y trouver un moyen de montrer la mesure de leurs talents, par rapport à leurs collègues occidentaux, entre autres. Tahar Gallali retrace diverses technologies de pointe pour atténuer les retombées de l'émission des gaz à effet de serre, mais il privilégie les stratégies d'adaptation. Il en explique les objectifs en ces termes : ‘'Il s'agit d'anticiper sur les effets négatifs du réchauffement climatique et d'adopter des mesures appropriées pour prévenir et empêcher les dommages qu'il pourrait provoquer…une action anticipée permettra d'épargner des coûts de réparation ultérieurs.'' Or, l'idée d'adaptation est marginalisée dans les projets internationaux qui misent sur une autorégulation de la nature pourvu que l'homme, tout en continuant à utiliser les mêmes systèmes de production, sache diminuer les émissions nuisibles par tous les moyens, comme le mécanisme pour un développement propre (MDP) qui permet d'échanger les émissions de gaz à effet de serre, comme une marchandise à vendre et à acheter. Dans ce contexte, l'auteur insiste sur l'aspect politique de la question, c'est-à-dire que la réplique au danger de réchauffement climatique suppose une volonté politique à l'échelle nationale et internationale, et non pas seulement des solutions scientifiques et technologiques.