Le Projet tuniso-européen Bioprotech vient d'organiser un séminaire destiné à inciter les compétences tunisiennes à saisir les opportunités de financement offertes par l'Union Européenne pour s'investir davantage dans l'effort national de développement, et ce par l'élaboration et le montage de nouveaux projets créateurs d'emplois et de richesses. Le séminaire, consacré au thème « Les programmes européens au service du développement local et régional », a permis donc à 41 compétences tunisiennes, majoritairement de Sfax, mais également de Sousse et de Gabès, de prendre connaissance desdites opportunités et de s'initier à l'élaboration et au montage de projets pouvant avoir une incidence directe sur le développement des régions. Le professeur Hamadi Ayadi, coordinateur du projet, explique à propos de ces moyens de financement que la rubrique n° 3, du projet européen Bioprotech est consacrée à l'obtention de nouveaux projets financés par l'Union Européenne. Ces projets couvrent tous les domaines de la recherche, de la recherche&développement, de l'innovation, du soutien aux PME mais aussi les nouvelles formes de gouvernance de la citoyenneté et de la démocratie. De nombreux appels d'offres annuellement publiés comportent la liste de ces projets définis conformément aux priorités de l'Union Européenne dans les secteurs de l'agriculture et de la pêche, de la biotechnologie, des Tic, de la santé, de l'environnement . Ils précisent également les thématiques privilégiées, les priorités de l'UE ainsi que les pays éligibles. A l'issue de l'évaluation par les experts sur la base des critères d'éligibilité, de conformité aux normes de partenariat et de réseautage (networking), les projets postulant à un crédit sont soumis à une étude scientifique qui permet de les classer par ordre de mérite. Si les bailleurs de fonds européens se montrent exigeants et si sélection est sévère, les montants des crédits alloués sont par contre appréciables, oscillant entre 500 mille dinars à plus de dix millions de dinars. Pourquoi qualifier d'opportunité sans équivalent, les possibilités offertes par la rubrique 3 du projet Bioprotech ? Le professeur Ayadi s'explique : « d'abord parce que le pays est riche en compétences d'envergure mondiale, ensuite parce que nous sommes, grâce à notre révolution, libérés du carcan des formalités et des contraintes imposées par les barrières formelles et politiques. De plus, on enregistre aujourd'hui un encouragement à l'initiative privée à et la mise sur pied d'un outil de management, en l'occurrence, l'Agence Nationale de Promotion de la Recherche chargée de veiller à assurer la gestion des financements obtenus avec la fluidité et la souplesse requises. A tous ces atouts, il y a lieu de relever également l'amorce du processus de décentralisation. » Si notre interlocuteur tient à mettre l'accent sur l'utilité de la marge de manœuvre rendue possible par la Révolution, c'est « parce que, affirme-t-il, les entraves, la centralisation et la rigidité administratives et politiques nous avaient auparavant causé beaucoup de tort au point que nous devions parfois renvoyer l'argent accordé par l'Europe. Conséquence : notre pays a été doublé ces dernières années par le Maroc, l'Egypte et la Jordanie, alors qu'il figurait dans une position plus avancée » Le séminaire de Sfax qui comportait un volet informatif et de sensibilisation ainsi que deux ateliers, le premier consacré au processus de montage de projets et le second à la gestion desdits projets, véhiculait un appel à toutes les compétences du pays à s'impliquer davantage dans la dynamique post-révolutionnaire laquelle invite tous les Tunisiens à s'associer aux efforts publics en vue d'atteindre les objectifs de développement souhaité. Déjà, l'intérêt manifesté par les compétences tunisiennes aux travaux du séminaire, est un indice positivement révélateur, sachant que l'atelier a enregistré 41 participations au lieu des 20 fixées initialement. A l'issue des travaux des deux ateliers du séminaire, les intéressés ont affiché, nous dit-on, leur désir voire leur détermination à monter des projets de haute facture avec des partenaires européens de haute qualité, afin de répondre aux appels d'offres attendus pour le début du mois de juillet et de postuler à des financements conséquents. Aux sceptiques qui soupçonnent des calculs et des objectifs inavoués derrière cette « générosité » européenne, le professeur apporte les précisions suivantes : « Si nos partenaires manifestent un grand intérêt pour la promotion de tels projets, c'est que derniers répondent à des besoins européens à l'instar du projet « pour une Méditerranée propre ». D'autre part, le développement économique des pays du bassin méditerranéen est le meilleur moyen d'endiguer les flux migratoires en provenance de ces pays. Sans compter le fait que l'appel aux compétences de nos pays, dans le cadre du partenariat est incontournable pour la mise en œuvre de projets d'intérêt commun. Il est évident que L'Europe se montre soucieuse de ses intérêts mais elle a aussi une vue moins terre à terre et moins égoïste qu'on ne le pense concernant des questions à grande échelle comme celles ayant trait à la préservation de l'environnement et si nos intérêts à tous se croisent, c'est tant mieux »