De toutes les associations ayant vu le jour après le 14 janvier, la Brise Verte, association à vocation exclusivement environnementale, s'avère la plus en vue, la plus dynamique, et la plus agissante sur le terrain à l'échelle de l'île de Djerba ; elle s'est signalée par cette volonté exceptionnelle d'agir par les faits, par ce désir de provoquer le changement et d'influer sur les comportements, et cet enthousiasme frappant qui anime tant les membres de son comité directeur que tous ses adhérents, de tous âges et de profils divers. A peine deux mois après sa constitution, elle est déjà à sa troisième intervention ; après l'opération de propreté et d'embellissement de l'avenue Habib Bourguiba à Houmet-Souk, et celle inhérente au nettoyage des ports de pêche et de plaisance effectuée le 05 juin , elle vient encore une fois de créer l'événement en concoctant un vaste programme de collecte des déchets qui devra s'étaler sur tout le mois de juillet pour couvrir progressivement plusieurs quartiers et villages de l'île. Le programme a débuté par une campagne d'information et de sensibilisation d'une durée de trois jours, soit les 06, 07 et 08 juillet, visant à impliquer davantage le citoyen que la vue généralisée des tas de détritus et de déchets amoncelés pêle-mêle et qu'il côtoie au quotidien ne gêne plus. Tout un programme d'animation a tenu lieu à travers l'installation à cet effet d'une petite tente dans un endroit névralgique de la ville de Houmt-Souk servant à la fois de station d'émission de slogans et de chansons à thèmes, et d'exposition de supports visuels illustrant l'état des lieux en la matière. Dimanche 11 juillet, à 07 heures du matin, le coup d'envoi de la collecte des déchets a été donné ; des volontaires de tous âges, hommes et femmes, adultes et enfants, étaient de la partie, endossant tous des tee-shirts orangés conçus par l'association et portant des slogans adaptés à la thématique de la circonstance. Des familles libyennes installées à titre exceptionnel à Djerba pour les raisons que nous connaissons ont pris part à l'action, avec le vœu avoué de faire de même une fois rentrées au bercail, sitôt que la paix sociale sera recouvrée dans leur pays ensanglanté et endeuillé. Tout ce beau monde, avec le concours de la municipalité de la ville qui a mobilisé ses engins pour le transfert du sale butiné, a entamé, tout à la joie, sa noble besogne sous le regard admiratif et approbatif, ou parfois indifférent des passants dont aucun, soit dit en passant, n'a daigné quand même se mêler à la fête, et seules quelques rares personnes ont fait montre de générosité en faisant don de bouteilles d'eau. L'objectif escompté à travers l'entreprise d'une telle initiative n'était que pour secouer les consciences et amener les habitants du quartier à prendre acte de la gravité de la situation environnementale et à agir face à la prolifération alarmante des déchets et à la laideur répugnante prévalant qui tend à se banaliser à leurs yeux à force d'être quotidiennement côtoyée, et ce, en constituant un noyau de volontaires issus du quartier auquel devra être assignée la mission de la gestion des déchets en coordination avec la municipalité et avec l'association. Rencontre inopinée avec le ministre du Tourisme Vendredi 8 juillet, Mehdi Houass, ministre du Tourisme était en visite à Houmt-Souk pour une réunion , tard dans l'après-midi, avec le corps des guides de tourisme au siège de la délégation, sis à deux pas de la Place des Martyrs où était installée la tente ; c'était le dernier jour de la campagne d'information et de sensibilisation ; les membres du bureau directeur et quelques adhérents et sympathisants présents ont jugé bon d'aller à la rencontre de le Ministre pour lui dire deux mots sur la situation environnementale désastreuse dans l'île qui se dit touristique. Ils sont parvenus à se faire remarquer et à entrer en contact avec Mehdi Houass qui a aimablement accepté d'être à leur écoute et qui n'a pas manqué de louer l'initiative et de leur exprimer son admiration.