Le rôle des associations dans la vie sociale et culturelle est devenu de plus en plus important en Tunisie. Le nombre d'associations ne cesse d'augmenter d'une année à l'autre. Les citoyens, toutes catégories confondues, s'impliquent davantage dans la vie associative et se sentent de plus en plus concernés par ces associations sous toutes les formes. Du club culturel ou sportif aux ONG en passant par les syndicats des cités ou des associations à vocation humanitaire, cette vie associative, caractérisée par son hétérogénéité, offre désormais de plus larges opportunités d'action et d'initiative dans tous les domaines de la vie sociale, économique et politique du pays. Plusieurs mesures ont été prises en faveur des associations en vue de les consolider et de les soutenir dans leurs œuvres communautaires afin qu'elles accomplissent leurs tâches dans les meilleures conditions. Un intérêt particulier a été accordé à l'action associative qui constitue une plateforme pour l'exercice de la citoyenneté, de l'appartenance au groupe, de la solidarité et du volontariat. Chaque association, quelle que soit sa vocation, est un vivier d'individus portant les mêmes principes et visant les mêmes objectifs et exprimant leur engagement et leur volonté à servir l'intérêt commun de la catégorie de population qu'elle représente. Il va sans dire que la vie de toute association est tributaire du degré d'engagement de ses adhérents, de leur abnégation et de leur volonté à atteindre les objectifs escomptés, à part le fait que sa continuité dépend largement de l'apport financier et des cotisations versées par ses adhérents. C'est l'enlisement des adhérents et le manque à leurs obligations (financières, morales, sociales...) qui mènent souvent certaines associations à l'abdication et au déclin. En effet, pas mal de nos associations se heurtent, lors de l'accomplissement de leurs œuvres, à des problèmes d'ordre financier. Pour ne citer que l'exemple des syndics des cités, on remarque que dans pas mal de cités, les services touchant à la propreté et à l'entretien des immeubles et de leur environnement sont partiellement ou totalement affectés pour la seule et la simple raison qu'une partie ou la totalité des copropriétaires ou colocataires, membres du syndic, n'ont pas versé leurs cotisations mensuelles ou annuelles. Là est l'un des problèmes majeurs affrontés par plusieurs associations où les membres sont dotés de toutes les bonnes volontés du monde mais sans moyens financiers se trouvent incapables de mener à bien leurs actions sociales ou humanitaires. D'autres associations, en revanche, sont à l'abri de ces problèmes financiers et sont en train de réaliser leurs projets dans de meilleures conditions grâce aux cotisations régulières et permanentes de leurs adhérents. Celles-là sont d'ailleurs nombreuses dans notre pays et plusieurs peuvent profiter des encouragements financiers que l'Etat peut leur octroyer : en effet un prix annuel de la meilleure action associative a été créé, de même des subventions spéciales sous forme de micro-crédits sont accordés aux associations réalisant des projets relatifs aux domaines scientifiques ou technologiques. Plusieurs autres mesures très significatives adoptées ces dernières années ont sensiblement contribué à l'essor de l'action associative.
Développement En Tunisie, on compte actuellement plus de 9350 associations opérant dans différents domaines. Une augmentation très remarquable s'est effectuée dans le nombre de ces associations qui était seulement de l'ordre de 1976 associations en 1987. Les associations culturelles et artistiques représentent la majorité, soit 5930 associations. Le tissu associatif, riche de ce grand nombre d'association à vocations multiples, est un facteur important dans le processus du développement, aussi faut-il inciter ces associations à mieux Le cadre réglementaire de la vie associative est fixé par la loi n° 92-25 du 2 avril 1992 qui soumet les associations, selon leurs activités et leurs buts, à la classification suivantes : « les associations féminines, les associations sportives, les associations scientifiques, les associations culturelles et artistiques, les associations de bienfaisance, de secours et à caractère social, les associations de développement, les associations amicales et les associations à caractère général. » Les associations à caractère social assument un rôle majeur dans l'encadrement des catégories à besoins spécifiques, surtout celles s'occupant des handicapés, des familles nécessiteuses et des catégories sociales aux revenus modestes. Les associations relatives aux femmes prennent de plus en plus de l'ampleur : 22 associations et organisations féminines opèrent actuellement dans le domaine associatif. Les associations environnementales locales jouissent également depuis quelques années d'une grande popularité auprès du public, surtout les jeunes. De nouveaux horizons s'ouvrent dans le domaine associatif, notamment dans la diffusion de la culture numérique et dans le secteur de l'économie immatérielle et du développement de sites Internet. La vie associative dans notre pays est une réalité dont on ne peut s'écarter ; c'est un puissant levier d'innovation, de changement ; c'est un moyen de mobilisation positive des jeunes pour qui les associations peuvent constituer des forums de dialogue, d'échanges d'opinions et de richesses. Aussi faut-il encourager davantage notre jeunesse à adhérer aux différentes associations pour donner une nouvelle impulsion à la vie associative et contribuer au développement du pays par leur dynamisme, leurs actions et leurs initiatives. Sans compter que la vie associative est un apprentissage du fonctionnement de la vie collective et est souvent considérée comme un espace de socialisation préparant à l'exercice de la citoyenneté. Pour ce faire, il faudrait multiplier la création des clubs scolaires et exhorter les élèves à y prendre part ; ces clubs, très actifs par le passé, passent ces dernières années par une profonde léthargie. C'est au sein de ces clubs que naissent les talents et se réalisent les tout premiers projets de nos enfants qui, une fois initiés à la vie collective à l'école, s'intégreront facilement plus tard dans la vie associative de leur quartier ou leur ville.