Avec les épreuves du Bac, le rideau est définitivement tombé sur l'année scolaire en cours. Les élèves du secondaire sont au fait en vacances depuis la fin de la semaine bloquée fin Mai. Ils regagneront leur lycée juste pour une matinée fixée à l'avance par l'administration histoire de recevoir les copies de leurs examens ; et à titre facultatif. C'est en quelque sorte dans la lignée de ce qui se pratiquait avant où «TOUS » les cours cessaient à l'orée du mois de juin dont les deux premiers jours étaient chômés : fêtes de la victoire et de la jeunesse ; le trois le sacro-saint examen de la sixième ; le quatre le certificat de fin d'études ( la CH HEDA ) point à la ligne, plus d'école ! A quoi assistons-nous aujourd'hui ? Comble de l'ironie, du paradoxe, et à l'inverse du secondaire, les écoles primaires continuent de fonctionner, les instits y travaillent encore et les pauvres gosses subissent encore le calvaire de s'y rendre en pleine canicule. Certes l'Etat a fourni de louables efforts pour généraliser l'implantation des écoles dans toutes les contrées, de les rapprocher le plus possible des lieux de résidence des écoliers ; n'empêche, parfois ces derniers se doivent de se coltiner une belle trotte pour rallier leur institution écolière. Sans oublier le supplice des parents devant les accompagner ou même les traiter des insolations fort fréquentes en cette période. Si on y ajoute les conditions pas souvent satisfaisantes régnant dans certaines écoles (salles supplémentaires en tôle donc surchauffées, une véritable fournaise, absence parfois de l'eau courante pour se désaltérer et quand bien même elle est tiède pour ne pas dire brûlante, toilettes et latrines dégoûtantes de saletés, etc.) on appréhende alors mieux la portée des sacrifices que doivent endurer ces pauvres gamins. Et comme cela n'était pas suffisant au goût des décideurs, les examens de fin d'année sont programmés en cette deuxième quinzaine de Juin SVP, rien que moins ! Ce qui nous amène à nous poser certaines questions : *les programmes sont- ils tellement chargés que les boucler comme pour le secondaire à la fin du mois de Mai serait une gageure impossible à tenir ? Réplique quasi unanime de tous les instits que nous avons approchés : « les programmes sont bouclés depuis belle lurette, et nous faisons des efforts considérables pour retenir l'attention des élèves ! De plus se rendant compte du (déjà vu) ils se désintéressent légitimement de ce que nous leur dispensons, se mettent à chahuter ou piquent carrément un roupillon en pleine classe. N'eussent été les compositions à venir, ils n'auraient jamais pointé le bout du nez du côté des écoles ! » Certains même vont plus loin : « en agissant de la sorte, on tient à nous garder jusqu'au 30 Juin dans les écoles » une hypothèse que nous ne cautionnons guère du reste, car même les professeurs continuent à se rendre à leur lycée tous les jours et ce jusqu'au 30. Une particularité spécifique seulement au corps enseignement et qui est fort intrigante : le dernier jour de ce mois tous les enseignants doivent se présenter à leur point de chute pour signer leur présence, même les souffrants et qui étaient en congé de maladie se font violence et rappliquent dare-dare en ce fameux jour ; faute de quoi, ils seront considérés comme absents pendant toutes les vacances ! Mais ils peuvent ne pas regagner leur institution à la rentrée, prolonger leurs vacances (pour une maladie par exemple) sans encourir les risques cités précédemment, sans qu'ils ne soient inquiétés outre mesure ! *les gosses disposent-ils d'une constitution physique autrement plus robuste que celle de leurs analogues lycéens ? Le corps médical est catégorique là dessus, physiologiquement, ils sont sérieusement menacés par la déshydratation à l'instar des personnes âgées car leurs réserves en eau sont fort limitées. Avec les efforts qu'ils fournissent, les pertes hydriques sensibles (miction et salivation) et insensibles (sueurs et transsudation riches en électrolytes entre autres) peuvent occasionner des dégâts et ravages considérables pour des organismes encore frêles, peu résistants. S'il est en plus admis, que malheureusement certains enseignants de peur de perturber leurs cours interdisent aux élèves les sorties fréquentes pour se désaltérer, nous vous laissons le soin d'imaginer dans quel état ils parviennent à suivre, à assimiler les notions qui leur sont dispensées... Nous oserions espérer pour la nouvelle année scolaire (elle est déjà là !) que les sphères décisionnelles prennent en considération le calvaire enduré par ces petites créatures que leur faible constitution ne leur permet point de supporter les affres terribles de la canicule ; pourquoi ne pas s'aligner tout simplement sur leurs aînés du secondaire et les libérer à la fin du mois de mai, et mettre de la sorte un terme aux dictons avancés par certains du genre : deux poids deux mesures !