Nul doute que la date du 3 septembre constitue une date fatidique pour nos internationaux et leur sélectionneur, Sami Trabelsi ; il y va, du reste de la qualification de la Tunisie d'abord à la CAN 2012 , mais également de son éventuel parcours vers CM 2014. Mais, ne risque-t-on pas, à force d'y insister, de mettre une pression supplémentaire sur les joueurs qui n'en ont point besoin ? De fait, le stage de Monastir, programmé dans une période très particulière ( canicule d'Août en plein du mois de ramadan), entre deux saisons qui plus est, parait inévitable, quand on sait que seulement trois semaines nous séparent du rendez-vous de Blantyre (Malawi). L'on comprend mieux dés lors quand on est prés du groupe tout au long de cette semaine qu'il fallait beaucoup de savoir-faire au staff technico-médical pour gérer le groupe compte-tenu de toutes les contraintes inhérentes à la situation. Une démarche à adopter ! Le sélectionneur national, en homme clairvoyant, a choisi la voie du réalisme. Celle qui consiste à gérer les contraintes, tout autant que les hommes. Les contraintes d'abord, en cherchant aménageant autant que faire se peut, le volume des entrainements en fonction de l'état physique de tout un chacun, aidé en cela presque à la perfection par un staff médical aux petits soins. Les hommes ensuite, en privilégiant davantage la cohésion du groupe et l'esprit de corps plutôt que le talent à l'état pur de chaque individu. Résultat ? On parle plus performance collective, jeu collectif voire rendement collectif. Autant dire la notion de groupe prime à celle d'individu. Dans cet ordre d'idées, le sélectionneur ne mâche pas ses mots en précisant « nous ne sommes pas un groupe exceptionnel donc nous ne pourrons tirer notre force que notre cohésion de notre degré d'appartenance au groupe. Dés lors, chaque joueur doit se sentir responsable eu égard à l'objectif tracé .. ». Et Sami Trabelsi d'ajouter, « … nous nous sommes mis certes dans une situation critique, ce qui nous impose une obligation de gagner lors de notre prochaine sortie. Cela dit nous tentons progressivement de faire comprendre aux joueurs que leur parcours personnel est intimement lié à celui de l'équipe nationale, que la discipline et l'hygiène de vie se poursuit également au sein de leur club et que par conséquent Tunisie-Malawi se prépare également dans leur club… ». Ainsi, la voie est-elle toute tracée pour le groupe « Tunisie » ? Sans doute que la confrontation avec le Mali de ce soir, réputé du reste difficile à manier sur un terrain, tant ses individualités sont talentueuses, va fournir certainement l'occasion au staff technique pour s'arrêter sur l'état de santé sportive (voire mentale) de la sélection. Un groupe à faire évoluer ! Sami Trabelsi, qui cherche toujours à tirer la meilleure synthèse d'un ensemble formé plus de joueurs locaux que d'expatriés , même si par ailleurs, certains « locaux » ont adopté depuis le statut « d'expatriés » (Abdennour, Ben Yahia, Soussi, etc…), sera de toute évidence attentif à l'évolution de sa bande depuis leur retour du Soudan. Cependant, si l'adversaire de ce soir, qui prépare également sa prochaine sortie face au Cap-Vert, se présentera nécessairement avec suffisamment d'arguments, cela ne sera que profitable pour le onze Tunisien. Alain Giresse , le sélectionneur des « Aigles du Mali », qui reste sur une courte victoire (Libéria : 1-2) et une défaite face aux cap-verdiens, ( 0-1) entend tirer profit de son passage à Monastir pour redresser son bilan depuis sa prise en main du groupe, qu'il juge d'ailleurs comme « …faisant partie d'une belle génération de footballeurs maliens… ». Des couleurs à porter ! Aussi, assisterons-nous cette soirée, à une confrontation certes amicale, mais qui ne perdra en rien de la qualité du jeu que les deux acteurs nous proposeront ? Pour les nôtres, le message de leur coach est clair « …Même étant amical, le joueur porte les couleurs du Pays , aux joueurs de savoir se mettre en valeur tout en portant l'étendard national haut… ». Sadok SLIMANE
Ammar Jmel : «Un adversaire très technique» Comment avez-vous trouvé le groupe ? «D'abord avec beaucoup de plaisir, peut-être l'ambiance de Ramadan est pour quelque chose ( ?), cela dit, je reconnais que l'ambiance est excellente au sein du groupe, le travail se fait presque à la carte compte-tenu des particularités des situations des uns et des autres, ce qui permet d'œuvrer avec plus de motivation. D'autre part, le staff technique qui est très attentif à la cohésion générale, œuvre pour parfaire l'intégration de certains joueurs. Bref, je pense que tout va pour le mieux pour le moment… » Avez-vous une idée sur votre adversaire ? « … C'est une équipe où pratiquement tous les joueurs évoluent en Europe, ce qui permettra donc d'affronter un adversaire déjà bien en forme puisque la compétition a repris en Europe. C'est sûr qu'il ne manquera pas de nous mettre en difficulté, donc c'est à nous de savoir manœuvrer pour les attaquer. Le Mali c'est une équipe très technique, je pense que le choix de ce « sparring-partner » est judicieux… » Quel message tente votre sélectionneur de vous faire passer ? « …Si Sami n'a de cesse de nous rappeler à notre devoir vis-à-vis du pays, et notre responsabilité au sein du groupe. Il essaye de nous impliquer sans y mettre réellement la pression ( du moins pour le moment ! et c'est voulu j'en suis sûr). Je crois qu'après le match de ce soir on essayera de tirer les conclusions avant d'aborder la seconde partie du stage avant le 3 septembre. Donc, le message est clair que chacun assume ses responsabilités en s'exprimant dans le cadre du groupe. C'est de la contribution de chacun que le résultat du groupe en dépend… , ce qui est sûr c'est que le Mali pour préparer le Malawi… »