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Immigration: vache laitière: le couteau à doubles tranchants
Courrier des internautes
Publié dans Le Temps le 18 - 08 - 2011

Immigration et émigration sont deux phénomènes qui sont à la naissance des diverses communautés internationales. Ce phénomène ne prendra jamais fin. Cependant l'immigration change chaque jour de visage. A l'immigration bilatéralement organisée des années d'après la deuxième guerre mondiale dans le cadre de l'expansion économique en Europe suite à l'application du Plan Marshall, nous assistons à partir de 1973 à une nouvelle phase dans l'organisation des flux migratoires.
Après la première phase des années soixante s'est succédée une deuxième durant les années soixante dix qui a juste coïncidée avec la crise pétrolière de 1973. Cette crise a infligé un sérieux coup à toutes les économies européennes et internationales. A partir de 1974, la majorité des pays européens ont décrété l'arrêt définitif de l'immigration directe. La seule forme d'immigration qui sera tolérée est celle qui s'organisait dans le cadre du regroupement familial. Ce regroupement familial a pris deux formes, regrouper les familles dont le père ou la mère travaillait et habitait légalement dans les pays hôtes ou par le biais du mariage mixte. La question pertinente est de savoir si l'immigration s'est limitée à ces deux formes ? Non, l'immigration clandestine a pris le relais et il existait et existe encore un jeu de cache-cache autour de ce type d'immigration. Les démocraties libérales se comportent comme un dormant avec des yeux demi-ouverts-demi-fermés car l'économie européenne avait et a encore besoins de main d'œuvre clandestinement immigrante. Un débat ouvert sur l'opportunité d'ouvrir de nouveau les frontières à l'immigration légale est devenue un sujet taboue et est même devenu une carte de lotto gagnante lors des élections communales, nationales et européennes. Dans tous les pays de l'Europe, l'extrême droite a pu manipuler les habitants de souche pour faire des immigrés l'ennemi numéro 1. Jean-Marie Le Pen du Front National en France, Jurgen Haider en Autriche, Forza Italie avec Finni et Berlusconi, Filip Dewinter du Vlaams Belang en Flandre belge, Geert Wildert du PVV (Parti pour la liberté) en Hollande, etc., ont gagné les élections communales, nationales et européennes en mettant en exergue le rôle des immigrés dans la misère des autochtones. Et pourtant, entre 20 et 25% du PIB de économies européennes sont assurés par le travail en noir, qui dans la plus part du temps est conduit par des immigrés clandestins.
Alors, le problème majeur des ces travailleurs clandestins est l'absence de toute forme de sécurité. Par le biais du travail en noir, ils n'ont aucun droit pour participer à la sécurité sociale et construire un parcours légal qui donne droits à une pension. Un deuxième problème auquel ils se confrontent tous les jours est la sécurité au travail. Ils ne sont pas protégés en cas d'accident de travail ; ils ne sont pas inscrits comme membre d'une mutualité, qui st obligatoire en Europe, et donc ils se sont laissés pour leurs sorts. Ajoutons à ceci que la majorité de ces clandestins vit dans des conditions de logements très défavorisés, souvent dans des chambres humides, sans chauffages. D'autres sont des SDF qui errent les cafés jusqu'au levé du soleil, une raison de plus pour tomber dans l'alcoolisme. Les seules organisations qui essayent de trouver des solutions sont de type humanistes, comme la Croix Rouge, l'Organisation des SDF (Sans Domicile Fixe), les organisations des droits de l'homme, des ONG, l'organisation Internationale du Travail (OIT) ou le International Labour organisation (ILO), des associations d'avocats comme Progress en Belgique et autres dans d'autres pays, ainsi que certaines actions caritatives des églises. Il y a donc quelque part une discordance dans le débat autour de l'immigration. Ces organisations essayent de corriger ces discordances par le lobby après des pays récepteurs et essayent d'obtenir des garanties pour l'améliorations et la garantie des droits aux travailleurs immigrés. Cependant l'immigration clandestine est située en dehors de toute politique nationale dans tous les pays récepteurs.
Laisser les portes à semi-ouvert est une politique voulue et calculé parce que les états européens, le Canada et même l'Australie se confrontent de plus en plus à un vieillissement très accentué et colossale de leurs populations, ce qui mène à un vieillissement de la population active. Ce vieillissement pourra hypothéquer le systèmes de la sécurité sociale, en particulier l'assurance à la pensions et à la sécurité sociale. Donc, la question de l'immigration restera toujours présente sur les agendas, mais aucun parti politique n'ose l'aborder, peine d'être sanctionné lors des élections. Cependant, tenir compte des leçons tirées des 50 années passées d'immigration, les démocraties libérales optent aujourd'hui de plus en plus pour l'immigration intellectuelle, hautement qualifiée et plus spécialisée pour faire face à la pénurie de main d'œuvre dans les secteurs technologiques de pointe, dans le secteur gériatrique, les soins dans les maisons de repos et à domiciles, le secteur para- et juxta-médical (infirmières et aide-soignant(s). Ce type de migrations cause aujourd'hui un transfert de matières grises, donc la perte d'un capital humain ou the brain drain au moment les pays expéditeurs en ont besoins. Le but choisi de ce type d'immigration est de ne plus tomber dans la faute qui a été commise durant les années soixante et soixante dix durant lesquelles l'immigration était en grande partie composée de main d'œuvre analphabète et bon marché. Ce type de migration est selon beaucoup de spécialiste à l'origine de beaucoup de problèmes en Europe en ce qui concerne leurs capacités d'adaptation aux normes et valeurs européennes, acculturation et intégration dans la société européenne, majoritairement chrétienne.
Donc, nous constatons dans ce bref article qu'il existe un grand désengagement des démocraties libérales envers l'immigration d'une façon générale et envers les sans papiers et clandestins en particuliers. A côté, il y a aussi un désengagement total des pays expéditeurs. L'immigration, en dehors de celle liée à des conditions obligatoires, le refuge à cause de guerres, le refuge politique, ou celle à des buts scientifiques (études) est une réponse à des conditions de vie insupportables dans les pays d'origine. S'expatrier à la recherche de conditions de vie meilleurs dans d'autres pays, reste le rêve de beaucoup de tunisiens. Elle est aussi la conséquence immédiate à l'absence de gestion et désengagement des gouvernements dans les pays expéditeurs. L'immigration clandestine qui a surgi et s'est accentuée (car elle a été toujours active même dix ans avant la chute du dernier gouvernement), après le 14 janvier témoigne encore du désengagement de la Tunisie envers ses citoyens. Utiliser la révolution comme moyen pour expliquer l'anarchisme et la nonchalance du système sécuritaire pour laisser partir des jeunes en masses dans des conditions dangereuses témoigne de l'absence de responsabilité, d'engagement envers la population jeune. Les points de départ sont connus et il est indispensable de rappeler qu'il ne faut beaucoup pour arrêter ce réseau créé par des malfaiteurs, égoïstes et même criminels. Mettre 150 personnes sur un bateau de 10m de longueur, c'est les envoyer directement dans la gueule du loup.
L'immigration en Tunisie n'a jamais été le sujet d'un débat sérieux. C'est en quelque sorte une solution aux gouvernements pour camoufler son déficit citoyen et son désengagement envers la société civile. Il faut cependant noter clairement qu'il n y a personne ou spécialiste au monde qui a une réponse juste et adéquate pour trouver une solution définitive aux questions qui sont posées par tous les types de migrations. Les seules solutions que les pays récepteurs et les pays expéditeurs peuvent avancer immédiatement est la mise en place d'un protocole de relations bilatérales en matière de séjour légal, la garantie de certains droits universels et la préservation de la dignité des personnes en question. Des négociations bilatérales devront prendre place pour penser sérieusement l'immigration, les relations bilatérales, compensations du Brain drain, etc. Il est donc claire que la question de l'immigration devra être une priorité dans le programme politique et socio-économique du prochain gouvernement. La création d'un conseil de l'immigration constitué de spécialistes de l'immigration vivant à l'étranger et d'autres issus du milieu scientifique de la Tunisie, ainsi d'un groupe de témoins issu de l'immigration et vivant à l'étranger pour étayer les contours d'une nouvelle politique migratoire. L'ancien régime a considéré « oumalona fil kharij » comme une vache laitière, mais il n'a jamais donné de l'importance aux caractéristiques acquises lors de leurs séjours à l'étranger. Ni le gouvernement de Bourguiba, ni celui de Ben Ali a géré les sommes colossales qui rentraient de l'étranger et l'investir dans le développement du pays. Ils n'ont pas tenu compte aussi des apports positifs des tunisiens vivant à l'étranger. Les tunisiens vivant à l'étranger sont devenus transnationaux par le biais des mariages mixtes ou l'adoption de certains normes universelles, en particulier penser démocratiquement, opter pour la liberté responsabilisée, donner de l‘importance au droit d'acquisition de droits, avoir une autre conception de la relation entre l'Etat-nation, la religion, la démocratie et l'individu, etc..

Dr. Youssef Ben Abdeljelil
Belgique


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