La crise financière qui secoue l'Europe a fait reculer l'immigration illégale dans le vieux continent, selon l'agence européenne de surveillance des frontières extérieures (Frontex). Mais la question de l'immigration intrigue toujours les Européens ainsi que les pays de voisinage, notamment ceux de Maghreb Arabe, étant donné que les immigrés ont un rôle important dans le développement économique en Europe qui vieillit de plus en plus. De plus, Européens et Maghrébins se penchent aussi sur le fait d'intégrer ces immigrés avec leurs identités et leurs croyances des pays d'origine au sein de la communauté européenne. Lors de l'ouverture de la conférence internationale organisée par le centre des études méditerranéennes et internationales et le Konrad Adenauer Stiftung à Tunis, M. Ahmed Drissi, directeur du centre des études méditerranéennes et internationales, a souligné l'importance de sujet de l'immigration et l'intégrité, en mettant l'accent sur les efforts des deux rives de la Méditerranée afin de trouver une solution à ce sujet qui jouit d'une grande importance dans la politique européenne et maghrébine et qui a été concrétisé lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères du bassin de la Méditerranée en avril dernier à Tunis. De son côté, le représentant régional de la Konrad-Adenauer-stiftung, M.Thomas Schiller, a indiqué l'importance des émigrés pour l'Europe ainsi que pour les pays de voisinage dans un monde «mondialisé» ou tous les pays accueillent des migrants pour leurs besoins en main d'œuvre. M. Schiller a ajouté que les pays de Maghreb devenaient des pays qui accueillent des migrants qui viennent de l'Afrique subsaharienne et qui ont pour objectif le Vieux continent. La complexité du sujet est unanime. Un groupe d'études a été créé par la Konrad-Adenauer-Stiftung et qui rassemble 5 experts et 5 chercheurs de chaque pays maghrébin pour le but d'étudier le phénomène de l'immigration et les possibilités pour mieux intégrer les immigrés. M.Dirk Buda, chargé d'affaires de la délégation de l'Union Européenne à Tunis, a mis en garde quatre aspects fondamentaux qui, selon lui, seront approfondis avec la Tunisie dans le cadre de statut avancé. M. Buda a placé en premier lieu la nécessité d'une gestion efficace de flux migratoire comme l'étude de marché de l'emploi afin d'équilibrer le nombre d'immigrés avec les besoins des pays destinataires. M. Buda mentionne, en deuxième lieu, la prévention de la lutte contre l'immigration illégale entre les deux rives du bassin de la Méditerranée en citant l'exemple de la patrouille commune entre la Libye et l'Italie. Il a également insisté sur l'exigence d'œuvrer pour une circulation plus aisée des immigrés dans les pays de l'Europe en justifiant la marge de manœuvre dans l'utilisation de code visa. Le chargé d'affaires de la délégation de l'Union Européenne à Tunis a insisté, ensuite, sur l'importance de la protection des droits des réfugiés qui ne s'établira qu'avec une forte relation entre les pays de Maghreb et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés dont la Tunisie montre une volonté ferme, remarque-t-il. «Le développement économique en Allemagne n'était pas possible sans les efforts des immigrés». C'est ainsi que M. Gerhard Walhers, Secrétaire Général adjoint de la Konrad-Adenauer-Stiftung a entamé son intervention. 20% de la population allemande sont des immigrés et qui ont participé à la reconstruction de ce pays européen après la Deuxième Guerre mondiale et après la chute du mur de Berlin. M. Walhers a dit que le débat politique en Allemagne met en priorité le sujet de l'immigration et l'intégration des immigrés dans la société européenne qui vieillit de plus en plus de telle sorte qu'on ne peut pas imaginer le niveau de vie en Europe sans les immigrés. De ce fait, l'Allemagne aura besoin d'avoir recours à l'immigration pour son développement économique et social. Voilà pourquoi le sujet de l'immigration et de l'intégration fait partie de toute une gamme de la politique allemande, souligne M. Walhers. De son côté, le Directeur Général de l'Office des Tunisiens à l'étranger, M. Fradj Souissi a exprimé son attachement à une à une politique migratoire euro-méditerranéenne et l'urgence de dialogue qui conduira à des mesures concrètes. Il a affirmé que les immigrés maghrébins sont intervenus à l'édification de l'Europe qui les a négligés par la suite. La tourmente de la crise financière et le taux de chômage élevé en Europe ainsi que la montée de l'extrême droite dans certain pays de l'Union Européenne qui appelle à l'expatriation des immigrés rendent le débat sur ce sujet de plus en plus complexe et exigent un double effort de la part de deux rives de la Méditerranée afin d'arriver à des solutions concrètes.