Ce n'est pas la première fois que la fin du régime Kadhafi est annoncée. A vrai dire depuis le début de l'intervention aérienne de l'Alliance Atlantique en Libye, les informations les plus contradictoires nous parvenaient des lignes du front. Un jour, c'est la victoire des rebelles avec la conquête de villes stratégiques et un jour, c'est la contre-offensive des forces loyalistes avec son lot de tirs de missiles et de massacre de civils innocents. On ne pouvait savoir exactement la réalité de la situation sur le terrain ni évaluer les chances de l'une ou de l'autre partie de gagner la guerre. Seulement, depuis quelque temps, l'armée de Kadhafi montrait des signes évidents d'affaiblissement et ne pouvait résister longtemps aux bombes de l'alliance et aux assauts d'une rébellion de plus en plus aguerrie, agressive et conquérante. Il paraît qu'elle s'est emparée hier de la ville de Surman et est en passe de prendre le contrôle de l'axe stratégique entre Tripoli et la frontière tunisienne, c'est-à-dire, que la rébellion avec l'appui de l'aviation de l'Alliance est sur le chemin de Tripoli et que la chute du régime de Kadhafi n'est qu'une question de temps. Kadhafi n'avait sûrement pas prévu un tel scénario en lançant son armée et ses mercenaires contre son peuple. Il pensait écraser la révolte en quelques jours. Maintenant qu'il est pris au piège et ne pouvant reculer, il n'a devant lui que la voie des tractations et de la négociation. Bien sûr, il n'est pas en position de force pour imposer ses conditions, mais il essayera de s'en sortir avec les moindres dégâts. Ce sont, par contre, la Libye et le peuple libyen qui doivent subir les dégâts. C'est inévitable, car, il est impossible pour un dictateur de laisser son pays en bon état. Ce sont les peuples qui doivent payer le prix cher de son ignorance, ses errements et ses extravagances.