Le Théâtre municipal de Tunis a abrité, lundi soir, un spectacle haut en couleurs avec des chants et des danses puisés dans le patrimoine soufi, présenté au public par la troupe égyptienne des derviches tourneurs ''Al Tannoura''. L'ouverture musicale du spectacle, connue sous le nom de ''Tahamila'' a permis aux onze musiciens de présenter, tour à tour, les instruments qu'ils ont utilisé lors de cette soirée d'une durée de 1h30 mn dont la darbouka, les tablas, le mezmar, les saggats (castagnettes en cuivre) et la flûte. Le spectacle a démarré solennellement par un morceau de nostalgie interprété en solo par l'un des musiciens de la troupe. Puis, le rythme a changé devenant plus dynamique grâce à la prestation de plus en plus rythmée de la musique. Ensuite, c'est au tour de la danse mystique de la Tannoura présentée par les derviches tourneurs égyptiens de prendre le relais avec le danseur principal ''al laffaf'' arborant, une tenue bariolée, et entouré des danseurs ''al hanateya'' qui évoluent aux sonorités cadencées, en tournoyant suivant le rythme de la musique. La Tannoura, nom du groupe créé en 2008, est une danse rituelle puisée dans le patrimoine artistique et culturel égyptien, se distinguant par des mouvements tournoyants. Elle s'inspire de l'art islamique ''Al malawea'' qui signifie que le mouvement de l'univers commence et se termine au même point selon le soufisme. Le mouvement circulaire d'al laffaf tournant sur lui-même représente la terre et les hanateya, tels des astres, tournent autour de lui. Ils tournent dans le sens contraire des aiguilles d'une montre pour rappeler le mouvement que font les pèlerins de la Mecque. Le chanteur de la troupe, Cheikh Saïd Youssef Taha surnommé Saïd El Mouji a invoqué Dieu, le Prophète Mohamed ainsi que les saints musulmans, à partir de textes tirés du ''Diwan Al Mounchidine'' du poète mystique Omar Ibn Ali Ibn Al Farid.