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Abid Briki porte parole de l'UGTT: « Le manque de contrôle des prix pèse lourd sur l'augmentation salariale » L'UGTT, le pluralisme syndical, la chose publique et la Constituante
Après un long silence, l'Union Générale Tunisienne du Travail, l'UGTT a choisi de se prononcer et de répondre aux critiques proférées soit par les nouvelles structures syndicales (Union des Travailleurs de Tunisie et la Confédération Générale Tunisienne du Travail), soit par les observateurs. C'est lors d'une conférence de presse tenue hier au siège de l'organisation syndicale que Abid Briki, porte parole de l'UGTT s'est prononcé. Il a parlé de trois axes d'actualité à savoir : l'Union Générale Tunisienne du Travail et la chose publique, l'UGTT et la Constituante et le pluralisme syndical. Evoquant la position de l'Union vis-à-vis de la chose publique et sa contribution aux événements nationaux soit lors du mois de janvier ou après, le porte parole a rappelé que l'UGTT a toujours joué un rôle déterminant « lors de la phase de la Révolution et après le 14 janvier ». « L'UGTT œuvre dans le cadre d'un programme clair avant et après la Révolution », tenait-t-il à préciser tout en répondant aux « préjugés prononcés par les observateurs qui prétendaient que l'Union a conclu des accords avec le gouvernement actuel ». Et d'insister : « nous avons toujours scandé les slogans de la Révolution, liberté, dignité ». Des slogans qui vont de pair avec les orientations de l'organisation syndicale qui a toujours défendu la cause sociale. « D'ailleurs, l'UGTT se mobilise pour la chose sociale », rétorque Abid Briki. Post-révolution Quant à la contribution de l'Union à la phase post-révolution, le porte parole a rappelé que la politique occupait le devant de ses préoccupations. « L'UGTT a défendu le social avec des convictions politiques », toujours d'après Abid Briki. « Nous avons participé à la chute du premier gouvernement qui se composait de plusieurs ministres de Ben Ali. Idem pour le deuxième gouvernement. Nous avons joué un rôle déterminant dans sa chute lors de Kasbah 2. Pour ce qui est du troisième gouvernement nous l'avons accepté mais avec des conditions », explique le porte parole. Il énumère dans ce cadre les conditions imposées par l'UGTT à savoir ; « la dissolution du RCD et des chambres des députés et des conseillers, les élections de l'Assemblée de la Constituante et l'impossibilité pour les ministres qui occupent un poste dans l'actuel gouvernement à se présenter à la Constituante ». Abid Briki a rappelé à cette occasion que la nomination du Premier ministre a été effectuée sans concertation avec l'UGTT, toutefois « nous l'avons accepté parce qu'il a accepté les cinq conditions que nous avons imposées », explique le porte parole. « Face à cette situation nous avons choisi de changer les priorités et de mettre l'accent sur le volet social », tenait à expliquer Briki. Priorités Dès lors la sous-traitance, la question des agents municipaux, la mauvaise gestion au sein de Tunisie Télécom, la nomination des responsables à la Poste et les établissements scolaires, l'augmentation salariale et les négociations sociales occupaient de nouveau les syndicalistes. En fait, une augmentation de 4,7 % par rapport à 2010 a été enregistrée dans les salaires. Cette augmentation a pour objectif de « dynamiser l'économie nationale qui souffre d'une crise ». Mais, le manque de contrôle des prix et des frontières, où les produits compensés sont exportés illégalement fait que l'augmentation salariale perd de sa valeur et son utilité. C'est ce qui explique l'organisation de la marche le 15 août dernier. Une manifestation qualifiée par Briki de réussie car, elle a mobilisé un grand nombre d'acteurs politiques et de la société civile ainsi que des syndicalistes. A cet égard, Abid Briki rappelle que l'UGTT a toujours fait l'objet de critiques allant même jusqu'à la diffamation. Mais « à partir d'aujourd'hui toute personne accusant un des responsables syndicaux fera l'objet d'une poursuite judiciaire », affirme-t-il avec un ton sévère. Sana FARHAT