Trois scénarios, mais «le libre choix» l'emporte La place Mohamed Ali, où siège l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) est en ébullition depuis des mois. Mouvements syndicaux, négociations sociales, grèves et sit-in ainsi que des différends entre les adhérents de l'organisation. L'UGTT a aussi été marquée par un débat très chaud sur plusieurs questions politiques et sociales et surtout sur la manière de sa participation aux élections de la Constituante. Le sujet qui a été au centre de la réunion de la Commission Administrative Nationale tenue les 18 et 19 juillet dernier, devait à priori être résolu hier soir après la rupture du jeûne. Et si les syndicalistes n'ont pas tranché sur la question avant cette date c'est parce qu'ils voulaient examiner les trois scénarii proposés par les différentes tendances syndicales. A rappeler dans ce cadre que la Commission Administrative Nationale a déjà proposé comme premier scénario la formation de coalitions avec les partis politiques et les associations. Le deuxième scénario est celui de participation aux élections par des listes syndicales ce qui permettrait à l'UGTT de se positionner en tant que force politique pour défendre ses orientations et ses points de vu. Pour ce qui est du troisième scénario supposé faire l'objet d'un accord ou de consensus entre les membres de la commission, il consiste en fait au libre choix des syndicalistes à se présenter aux élections de la Constituante de manière indépendante ou dans des partis politiques. Ils pourront ainsi choisir les partis politiques en fonction de leurs idéologies. Dernier mot Le dernier mot devait être sous toutes réserves dit hier soir après la rupture du jeûne. Mais, les observateurs écartaient déjà le premier scénario étant donné qu'il était assez tard pour former ou entrer dans des coalitions avec les partis politiques et les associations. Cela se justifie aussi, par le fait que le paysage politique commence à se tracer en formant des coalitions. Le deuxième scénario -défendu surtout par les partis politiques qui n'ont pas pu se positionner sur la scène politique à cause de leur discours peu convaincant (extrême gauche) ne fait pas aussi l'objet de consensus. Reste la troisième tendance, la plus plausible d'ailleurs pour les syndicalistes et les observateurs. Elle laisse le libre choix aux adhérents qui manifestent leur volonté à se présenter à la Constituante de manière indépendante ou en faisant partie d'un parti politique en fonction de leur idéologie. Lecture Mieux encore, les observateurs considèrent que la troisième tendance demeure la meilleure pour sauvegarder l'autonomie de l'UGTT et ne pas l'impliquer dans les turbulences et les surenchères politiques. Certains vont même plus loin pour dire que l'Union Générale Tunisienne de Travail doit changer de stratégie vu la transformation des paysages politique et syndical. Le pluralisme fait que l'UGTT doit opter pour le troisième scénario, car les coalitions risquent de désunir l'organisation des travailleurs. Rappelant dans ce contexte que plusieurs différences ont été constatées au sein de cette structure. Et pour preuve, la manifestation organisée lundi 15 août par l'UGTT, où les voix ne prononçaient pas les mêmes mots d'ordre. Il a été difficile pour l'organisation des travailleurs de mobiliser tous ses adhérents et de mener jusqu'au bout la marche. Nul ne peut nier le rôle de l'UGTT dans l'histoire de la Tunisie, toutefois, la structure syndicale fait face plus que jamais face à des problèmes au niveau de la divergence des points de vue des adhérents. C'est ce qui explique d'ailleurs la renonciation à la position défendu par certains membres du bureau exécutif lesquels demandaient un quota dans la Constituante.