Hammamet ne démarre pas. Au contraire elle recule. Le dernier bilan publié par le ministère du tourisme n'a rien d'optimiste. Après un hiver pourri, on attendait enfin un rayon de soleil en été, mais la relance tant attendue n'est pas venue. Les entrées dans cette belle station accusent en juillet 34% de baisse. Les raisons, on les connaît : tout d'abord le pouvoir d'achat en berne des Européens qui a freiné les départs en vacances ensuite la guerre de la Libye et la situation sécuritaire dans le pays. Hôteliers, agents de voyages et restaurateurs font à nouveau grise mine. Du coup, la baisse est générale et Hammamet n'y échappe pas. « C'est clair, on assiste à un changement de cycle. Trois familles sur quatre ont établi un budget vacances. Et les clients n'ont jamais fait autant la chasse aux bonnes affaires. Mais ceci n'a pas boosté les ventes. L'occupation reste basse. Les ventes de dernière minute et le tourisme local ont certes amélioré les recettes. Mais ce remplissage s'est focalisé sur des séjours trop courts portant notamment sur des week-end Mais les perspectives de l'arrière saison s'annoncent –elles bonnes ? « Je ne le pense pas », estime M Habib Bouslama Vice Président de la Fédération tunisienne d'hôtellerie. A priori, les tours-opérateurs ne peuvent plus programmer la Tunisie faute de disponibilité de sièges avions. Cette capacité aérienne réduite va freiner ces flux de touristes vers le pays. Ceci sans oublier que Tunisair place les prix vers le haut, histoire de se rattraper. Les TO ne peuvent plus programmer la Tunisie avec ces tarifs élevés. L'ouverture du ciel tunisien aux compagnies low cost prévue pour le mois de novembre prochain a été reportée. Encore une promesse non tenue. Le Maroc a opté pour l'open sky depuis 2006. La Tunisie retarde cette échéance pour protéger Tunisair au détriment d'un secteur vital pour l'économie qui fait travailler plus de trois millions de Tunisiens. Il ne faut pas oublier qu'on accuse une perte de un milliard d'euros cette année et on risque de se trouver bloqué en 2012 faute de sièges avions. Ce protectionnisme nuit au tourisme tunisien qui reste cloué au sol et qui n'a pas d'ailes pour voler plus haut. Il faut dire que la conjoncture actuelle du pays, le conflit libyen et les incidents à l'intérieur du pays n'ont pas aidé le secteur à retrouver sa vitesse de croisière. L'arrière saison ne s'annonce pas bonne. Autre événement et qui n'est pas des moindres se tient durant le mois d'octobre. Il s'agit des élections de la constituante et on espère qu'elles se passent bien surtout que plusieurs touristes viennent nombreux en cette période en Tunisie. La stabilité est primordiale pour la relance du secteur.qui a besoin de se remettre en question avec une nouvelle stratégie et un nouveau mode d'action », conclut M Bouslama. Kamel BOUAOUINA