Au souvenir de la dernière défaite, et surtout de la manière avec laquelle elle fut concédée, les appréhensions avant le match contre l'ASEC de cet après-midi, n'ont pas fini d'empoisonner l'ambiance au Parc A. Pourtant tous les paramètres semblent favorables au Club Africain. La démarche et les résultats du club ivoirien tout au long de son parcours en font une proie facile du club, en théorie du moins. Dans l'atmosphère délétère qui règne au Parc, seul, en apparence Faouzi Benzarti garde les pieds sur terre et fait volontairement abstraction des faux problèmes que les habitués du parc s'ingénient à amplifier faute de résultats tranchants sur le terrain. Soigner une image Il est, donc, impératif, que la rencontre d'aujourd'hui, mette fin à cet état de fait. Non seulement par un succès qui laissera quand même surprendre la question de la qualification, mais surtout par un comportement sur le terrain dont l'effet peut être bénéfique sur l'ambiance en général. On a, jusqu'ici associé étroitement la forme, l'esprit et le comportement des joueurs à la peu reluisante apparence du Club Africain cette année. C'est, à notre avis, agir avec précipitation et facilité. Car, l'effet d'une composante même essentielle peut se produire dans l'autre sens. Une tolérance sinon une compréhension des desiderata des acteurs du terrain, pourrait insuffler à ceux-ci une autre dimension dans leur état d'esprit trop atteint par une situation fragilisée par d'autres causes ayant trait la solidarité défaillante des dirigeants et au soutien hypothétique des supporters. C'est dire, combien une bonne réussite peut aujourd'hui remettre le Club Africain sur des rails plus rassurants. C'est dire combien le rôle des joueurs et de leur entraîneur peut être majeur. Le test n'est point ardu. L'adversaire est à la portée et l'espoir d'une qualification peut se régénérer. Pour parvenir à ce résultat, il est évident que le rôle de Benzarti est primordial. Ligne défensive Mais ébranlé par ce qui s'est passé face à Interclub, l'entraîneur clubiste ne peut penser qu'à marquer des buts mais à en éviter. Cela explique le soin qu'il met à construire sa ligne défensive, les consignes qu'il ne cesse de donner. Quant à l'attaque, il n'a pas de toute évidence un grand choix. Il est obligé de faire avec les humeurs de Dhaouadi, les incartades d'Ezechel et les blessures, toujours possibles de Mouihbi. Tout bien pesé, il serait désespérant qu'à Tunis, contre une ASEC des plus moyennes et devant une aussi importante alternative de qualification, on ne découvrirait pas ce soir un Club Africain comme on l'aime: volontaire, déterminé, rapide et attrayant. Son entourage peut contribuer à la réussite en observant une discipline de solidarité. Son public peut l'aider en ne paraissant trop exigeant. Son entraîneur en se montrant perspicace dans ses interventions en cours de match et ses joueurs à ne penser qu'à bien faire en y mettant tout leur cœur et non pas en pensant à plaire à un public versatile, capable de les brûler après les avoir adulés.