Le taux d'endettement de la Tunisie n'est pas très préoccupant, représentant près de 40% du PIB alors que le taux d'endettement de la France par exemple représente 80% de son PIB, celui du Japon 180% (cent quatre vingt pour cent) du PIB, et celui de l'Egypte, aux alentours de 80%. Lors du point de presse interministériel périodique, tenu, hier, au palais du gouvernement à la Kasbah, Jamel Belhaj, chef de cabinet du ministre des finances, a averti, cependant, qu' en dépassant le seuil de 60% du PIB pour la Tunisie, encore un pays émergent en voie de développement, le taux d'endettement peut avoir des effets négatifs sur la croissance économique, car la dette a un coût qui est son remboursement. Ce coût s'élève à 4,6% du PIB, par an, pour notre pays, c'est-à-dire que la Tunisie utilise l'équivalent de 4,6% de son PIB, annuellement, pour rembourser sa dette qui se montait d'ailleurs à 63% du PIB, en 2003. En valeur, la dette de la Tunisie atteint 25, 6 milliards dinars, pour un PIB se montant à 63,4 milliards dinars. Cette dette est constituée à hauteur de 40% de dette intérieure et 60 % de dette extérieure, soit 15,6 milliards de dinars. La dette extérieure est constituée de prêts contractés auprès des banques et institutions financières multinationales comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, la banque européenne d'investissement, la banque islamique, le Fadès, de prêts publics accordés dans le cadre de la coopération financière avec les pays frères et amis, et de prêts obtenus sur le marché financier international. Les deux premières catégories de prêts, octroyés souvent à des conditions avantageuses, servent à financer des projets de développement, tandis que les prêts obtenus sur le marché financier servent à alimenter les caisses de l'Etat et de la trésorerie générale. Pas de recours au marché financier La Tunisie n'a pas eu recours au marché financier international depuis trois ans, et pour l'année 2011, également, elle n'a pas eu besoin de recourir aux prêts sur le marché financier international, de sorte qu'elle a pu alimenter le budget de l'Etat pour 2011, à partir de quelques réserves et des prêts spéciaux de l'ordre de 500 millions dollars chacun, accordés par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. Ainsi,la Tunisie n'a pas eu cette année de problèmes spécifiques pour honorer ses engagements financiers intérieurs et extérieurs, sans recourir aux emprunts extérieurs, mais des problèmes de cet ordre pourraient surgir en 2012. D'autant que la notation souveraine de la Tunisie a baissé, c'est-à-dire qu'elle est considérée présentant plus risques, ce qui fait augmenter le taux d'intérêt sur les prêts qu'elle pourrait être portée à demander, sur le marché international. 55% des prêts demandés et obtenus par la Tunisie sont servis en euros, vu l'importance de ses échanges économiques avec l'Union européenne, contre 25% en dollars et 11% en monnaie japonaise, yen. Sur un autre plan, jamel belhaj a passé en revue les activités de la commission d'administration des biens confisqués, créée au sein du ministère des finances en vue d'assurer l'administration des biens et sociétés ou entreprises économiques appartenant aux membres de la famille de l'ancien président déchu Ben Ali, et ses gendres, et qui ont été confisqués au profit de l'Etat, après la Révolution. L'opération de confiscation et de transfert définitif de la propriété de ces biens et sociétés à l'Etat tunisien est accomplie par la commission nationale de confiscation. En attendant, des administrateurs judiciaires ont été désignés, à la tête de ces sociétés, par le ministère de la justice. Déjà, il a été procédé au transfert définitif de la propriété de quelques 41 sociétés à l'Etat. Le nombre des sociétés confisquées se monte au total à environ 280 sociétés. La commission d'administration nomme des administrateurs représentant l'Etat aux conseils d'administration des sociétés dont la propriété est définitivement transférée à l'Etat, car des problèmes de toutes sortes doivent être réglés avant de procéder à ce transfert définitif. Le ministère des finances veille à préserver la valeur économique des sociétés confiquées, en les mettant en mesure de poursuivre normalement leurs activités économiques et sociales. S'agissant de leur sort définitif, la commission chargée de leur administration les étudie cas par cas, avant de présenter leurs dossiers au gouvernement pour leur éventuelle cession, ou l'ouverture de leur capital à la participation extérieure. Emploi et travail indépendant Intervenant à son tour, Mr Wissem Ghorbal, conseilleur auprès du ministre de la formation professionnelle et de l'emploi, a donné un exposé sur les efforts déployés pour promouvoir l'emploi et fournir du travail aux demandeurs d'emploi dont le nombre a augmenté, cette année, atteignant 700 mille demandeurs, soit 20% de la population active.200 mille demandeurs sont des diplômés de l'enseignement supérieur. Compte tenu de l'importance prioritaire de l'emploi qui a été le principal déclencheur de la Révolution, le gouvernement a multiplié les initiatives et les décisions dans ce domaine. La fonction publique a recruté plus de 24 mille demandeurs, contre 14 mille, au programme initial de recrutement . Le programme ‘'amel'' de recherche active d'emploi a bénéficié à quelques 150 mille demandeurs parmi les diplômés du supérieur, qui reçoivent une indemnité de 200 dinars par moi, durant une année, tout en recherchant un emploi rémunérateur stable.29 mille demandeurs d'emploi parmi les diplômés bénéficient du programme de stage d'initiation à la vie professionnelle (SIVP),tandis que 25 mille parmi les demandeurs non diplômés bénéficient du programme dit ‘'contrat d'apprentissage et d'insertion professionnelle''. Les entreprises publiques se sont engagées à recruter 10 mille demandeurs d'emploi dont des diplômés. Les entreprises privées se sont engagées à recruter 25 mille demandeurs, mais il faut veiller à fournir des conditions sécuritaires et professionnelles favorables pour permettre aux entreprises économiques de travailler normalement. Un programme d'accompagnement des demandeurs d'emploi va être incessamment engagé et doit permettre de procurer des stages de formation complémentaire à quelques 10 mille demandeurs d'emploi afin de renforcer leur employabilité. Un autre programme de partenariat public – privé va être mis en œuvre et doit aussi fournir du travail à de nombreux demandeurs, à travers la réalisation de grands projets générateurs d'emplois et de travail indépendant, comme le projet de numérisation du fonds de la bibliothèque nationale, et un projet similaire portant sur la numérisation du patrimoine touristique. Au même moment, des mesures vont être prises pour aider les jeunes promoteurs de projets à résoudre les problèmes d'autofinancement et de garanties exigées pour avoir accès à des prêts bancaires. L'Etat pourrait prendre en charge la couverture de l'autofinancement, en attendant que le jeune promoteur puisse avoir les moyens de le lui rendre. Cette facilité permettra ainsi de résoudre les problèmes rencontrés à ce sujet par quelques 8 mille jeunes promoteurs ayant obtenu des accords de prêts de la part de la Banque tunisienne de solidarité, mais qui butent, encore, sur le problème de l'autofinancement estimé à 10% du coût du projet .