Les deux Fédérations tunisiennes d'hôtellerie et d'agences de voyages ont décidé de reporter la tenue des états généraux du tourisme, initialement fixés le 15 septembre au 11 octobre. Ce rendez-vous important dévoilera la nouvelle feuille de route à suivre pour le tourisme tunisien. Ça va être en quelque sorte la précision de notre vision, les valeurs qu'on souhaite véhiculer comme industrie touristique, le positionnement, le ton à adopter et la façon dont on doit se comporter et être comme entreprise touristique afin de renouer avec la croissance en 2012. Le tourisme tunisien passe par des moments difficiles en témoignent les statistiques du ministère du Tourisme pour les premiers sept mois 2011 qui font ressortir une baisse générale de l'activité touristique avec une régression des recettes de – 50%. Habib Bouslama, vice-Président de la FTH ne mâche pas ses maux « Le tourisme affronte la pire crise depuis plus de 50 ans. Les pertes dépassent les 50%. En raison des baisses de prix, nous sommes à moins 70% de baisse. Une baisse jamais enregistrée dans l'histoire du tourisme tunisien. Ce n'est pas pour la saison 2012 qui est déjà compromise, c'est carrément pour l'avenir du secteur que je me fais du souci. Celui-ci est menacé. Où allons-nous ? Quand va-t-on se pencher sérieusement sur la question. ? Que d'eau doit-elle couler sous les ponts avant que l'on agisse ? », a-t-il déclaré au site mille et une Tunisie. La nouvelle manière d'agir en matière de tourisme ne signifie pas pour autant de grands bouleversements. Ces états généraux pourraient constituer le point de départ qui donnerait l'impulsion nécessaire à la promotion d'un secteur déjà sinistré et en perte de vitesse. Le Bureau exécutif de la Fédération tunisienne d'hôtellerie indique que les résultats enregistrés par le tourisme tunisien au courant des mois de juillet et d'août 2011 sont en deçà des prévisions et des attentes des professionnels. Quant à l'arrière saison 2011, et suivant les informations disponibles à ce jour, le Bureau exprime son inquiétude, en égard à la situation sécuritaire, sociale et économique qui prévaut en Tunisie et à l'image encore peu rassurante qu'elle donne auprès des touristes européens et maghrébins, quand bien même cette image se soit notablement améliorée. Pour l'année 2012, la visibilité est très faible, selon la FTH, voire négative, vu que plusieurs tours opérateurs ont demandé des réductions de prix et de contingents, ainsi que la renégociation à la baisse des contrats de gestion et de location des établissements hôteliers. De plus, la non programmation de chaînes de vol charter par ces tours opérateurs est un signe fort de leur manque d'engagement sur la destination Tunisie. Le report de l'ouverture du ciel tunisien pour les compagnies low cost ne fait que rendre la situation difficile dont la récession va s'accentuer avec l'arrivée de la basse saison. Ces assises du 11 octobre sont indispensables d'autant plus qu'elles vont s'assigner comme objectif de faire un diagnostic de notre tourisme. Elles auront en même temps pour tâche d'élaborer un plan de développement touristique actualisé. Celui-ci aura le mérite de booster l'activité et de faire sortir ce secteur de sa morosité et de sa crise conjoncturelle. Ces états généraux devront proposer aux politiques leur vision du secteur touristique pour la période post-élections du 23 octobre 2011.A ce propos, le Bureau exécutif de la FTH réitère ses exigences de donner au secteur touristique l'importance qui lui revient dans l'économie du pays et de le considérer comme un secteur prioritaire. Ceci dit, l'heure a sonné pour que nous puissions passer de la contemplation à la réelle mise en valeur de toutes nos immenses potentialités touristiques pour le plus grand bien du pays. Les professionnels doivent se tourner vers des lendemains meilleurs. Ouverture du ciel, créations de golfs, de centres de bien être et de centres de congrès, baisse de TVA, révision des prix, développement de la plaisance et des marinas, les projets ne manquent pas. L'étude 2016 qui regroupe plus de 160 recommandations constitue l'essentiel de la thérapie dont a besoin notre industrie touristique.