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Croissance déclinante, explosion sans précédent du chômage, des parités régionales : c'est devenu structurel !
Thema - Colloque organisé par l'Université Centrale : «Nouveaux enjeux, nouvelles perspectives économiques et sociales des pays de la rive Sud
Publié dans Le Temps le 02 - 10 - 2011

L'aspiration démocratique et la revendication de dignité des peuples du monde arabe ont été au cœur des révoltes ouvertes par l'insurrection tunisienne. Or il est clair que la crise économique a été le facteur-clé du mouvement de révolte et de révolution dans le monde arabe qui continue à souffrir de plusieurs maux de développement et c'est dans ce cadre que s'inscrit le colloque scientifique international intitulé « Nouveaux enjeux, nouvelles perspectives économiques et sociales des pays de la rive Sud» organisée par l'Ecole centrale supérieure privée de droit et de gestion en collaboration avec le laboratoire d'économie et de finance appliquée de l'IHEC de Carthage et l'Université de Nice Sophia Antipolis.
Ce colloque vise comme nous l'a expliqué Yassine Mansouri docteur en économie et organisateur de cette manifestation d'une part, la formation théorique et méthodologique en sciences économiques et sociales des jeunes chercheurs, d'autre part, la constitution d'un espace de rencontre scientifique, de rapprochements et d'échanges entre chercheurs des deux rives de la Méditerranée.Le thème du colloque a porté sur les enjeux, les perspectives économiques et sociales pour les pays du Sud de la Méditerranée dans le contexte actuel des mouvements de révolte populaire et sociale. En Tunisie, comme dans la très grande majorité des pays, les causes fondamentales de ces changements sont dues à l'impact de la crise économique mondiale et elles se manifestent, clairement, à travers un régime de croissance faible et instable, au détriment d'une répartition équitable des revenus. D'un autre côté, la progression de la pauvreté, une explosion sans précédent du nombre des chômeurs et des personnes dépourvues de droits, la marginalisation et l'exclusion, ainsi que les disparités territoriales inter- et intra- régionales ont été les principaux facteurs à l'origine de la chute de régimes politiquement obsolètes. C'est la raison pour laquelle ajoute Dr Mansouri la réussite du processus espéré de « transition démocratique » exigera des arrangements et des réformes institutionnelles qui permettent de déboucher sur une économie fondée sur la démocratie, la connaissance et l'innovation, qui favorise la cohésion sociale et territoriale et qui soit durable du point de vue environnemental et social. À l'heure où l'actualité politique dans les pays de la rive sud de la Méditerranée met en lumière de puissantes dynamiques de changement et l'amorce de processus de démocratisation, ce Colloque vise à faire un état des lieux de la situation économique et sociale des pays de la Méditerranée et à envisager les perspectives à court, moyen et long termes. Il consacrera ses sessions à des questions-clés telles que le développement régional, le développement durable et ses implications, les inégalités et la pauvreté, le marché du travail, la gouvernance, l'économie de la connaissance et les conditions d'une plus forte productivité. Notre objectif est de renforcer l'échange entre les travaux de recherche sur les nouvelles perspectives économiques et sociales pour les pays de la Méditerranée dans le contexte actuel des mouvements de révolte populaire. 300 chercheurs ont voulu prendre part à cette manifestation et le comité scientifique a trouvé de difficultés pour sélectionner les communications. Toutefois nous avons voulu que ce premier forum constitue un vrai espace de dialogue, d'échange et de partage et notre but essentiel est de donner aux jeunes chercheurs de la rive méditerranéenne l'occasion de s'exprimer »
Gouvernance et développement
La gouvernance est une démarche de concertation et de prise de décision, qui implique de façon responsable les acteurs ou les populations concernées par les politiques de développement durable et leurs plans d'actions. L'objectif de la gouvernance est d'aboutir à des décisions acceptables par la majorité, dans la mesure du possible, et qui vont dans le sens du bien commun. La crise économique et la mauvaise gouvernance politique et économique ont eu des effets socioéconomiques néfastes, en particulier, dans les pays en développement. Malek El Weriemmi docteur en sciences économiques et chercheur à l'université de Gabès et Ould Sidi Mouhamed Moustapha expert au CMAP en Mauritanie ont précisé que la crise s'est manifestée dans les pays en développement par des conséquences économiques négatives. De même, nous avons constaté que la crise a eu un coût humain élevé dans les pays en développement. Ce coût s'est manifesté par une aggravation des problèmes du chômage et de la pauvreté et une détérioration des indicateurs du développement humain. « La conjugaison des effets socioéconomiques de la crise et de la mauvaise gouvernance, notamment en matière de répression politique, a rendu le climat social très fragile. Ce dernier a déclenché, dans certains pays arabes, des mouvements sociaux visant à mettre en place des institutions favorisant la bonne gouvernance. Celle-ci permet, du moins d'un point de vue théorique, d'accélérer la croissance. L'étude empirique menée dans le cadre de notre travail, couvrant un échantillon de 51 pays en développement au cours de la période 1980-2009, nous a permis de conclure qu'une meilleure gouvernance est en mesure d'encourager les IDE et de stimuler la croissance. Cependant, un tel effet est tributaire de la dotation en capital humain. Cette dotation est en mesure de permettre de tirer profit, en termes de croissance, de l'amélioration de la gouvernance. Dans les pays ayant une qualité médiocre de gouvernance, la capital humain permet de limiter les effets néfastes sur la croissance ».
Les déterminants du chômage des diplômés
La Tunisie a produit énormément de diplômés grâce à une priorité donnée à l'éducation, et ce dès l'indépendance. En trente ans, le pays a connu un développement universitaire incomparable à ce que pouvaient connaître d'autres pays au même stade de développement. Il s'est retrouvé dans une situation de ‘surproduction' de diplômés. le marché de l'emploi s'est avéré incapable d'absorber cet afflux de jeunes diplômés, et la situation s'est aggravée ces dernières années. Comme l'ont précisé Hanène Jamoussi Ben Ouada et Maher Gassab de l'Ecole supérieure du commerce de Tunis « Le chômage de ces diplômés est devenu structurel. Il n'est pas descendu au dessous de 12%. 2 /3 de la demande additionnelle provient des diplômés du supérieur en 2011. Ceci est lié certes à une massification de l'enseignement supérieur et l'explosion du nombre des diplômés. (13000 en 1975-76 contre 347.472 en 2009-2010 soit 27 fois) et une faible création d'emploi à forte valeur ajoutée. D'où cette rupture de l'ascenseur social traduisant l'échec de la politique économique du pays » Mais qui sont ces diplômés qui inondent le marché de l'emploi ? Mme Jamoussi et M Gassab expliquent qu'il y a trois catégories de diplômés « Tout d'abord l'élite installé à l'étranger et qui représente 15 à 18% des migrants tunisiens vivant dans l'OCDE. Viennent ensuite les moins bons qui ont une chance de trouver un emploi en Tunisie ou ils vont faire des études poussées. Ce qui entraine une « surdiplomation ». Enfin les médiocres, des diplômés en chômage permanent. » Sur l'ensemble des chômeurs, 303.700 sont des hommes, et 186.600 sont des femmes. Le taux de chômage masculin est de 11.3 %, et celui féminin est de 18.8%. Mais comment faire face à ce chômage des diplômés ? Les deux conférenciers appellent à la création des structures de rétention de compétence local c'est-à-dire des industries ou des investissements à forte valeur pour l'élite. Pour les moins bons, il faudrait réviser la qualité de l'enseignement universitaire et améliorer la formation des diplômés. Quant aux médiocres, la meilleure façon de les intégrer dans le marché de l'emploi, il faut développer un enseignement professionnel adapté aux besoins de l'économie. Mais pour tous ces diplômés, il faudrait assurer un suivi car jusqu'au maintenant les bases de données manquent et sans diagnostic clair, on ne peut pas avancer » concluent Mme Jamoussi et M Gassab


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