Par Fatma Ksila - Qui peut nier le rôle clé qu'ont joué les réseaux sociaux, et particulièrement facebook dans la révolution tunisienne? Qui peut douter de son apport crucial au printemps arabe lors des révolutions en cours ou à venir ?.....Chez nous, en Tunisie, et longtemps avant la révolution, beaucoup de jeunes appréciaient et utilisaient le web en tant que source d'information fiable et sécurisée. Et bien que le pouvoir de Ben Ali ait tout fait pour surveiller de près et verouiller l'utilisation d'internet limiter au maximum l'accès à de nombreux sites, c'était sans compter sur l'intelligence tunisienne et la capacité de nos jeunes à contourner la censure et à accéder aux différents réseaux de la toile. Ainsi, et durant les 28 jours de soulèvelent populaire, facebook était une arme redoutable entre les mains des milliers et des milliers de tunisiennes et de tunisiennes, de tout âge et de tout milieu socioprofessionnel, dans les quatre coins du pays, pour se renseigner, s'informer, diffuser au large pblic l'image d'une mise à mort ou d'une immolation quelque part dans une des régions martyres, discuter d'une action, propager un événement, se fixer un RDV pour une éventuelle manifestation quelque part, à telle ou telle heure..... Grâce à facebook, des millions de tunisiens – plus de 3 millions et demi sur les 11 millions que compte la population - de Tunisiens ont pu jouer pleinement leur rôle d'acteurs politiques effectifs et réussir leur Révolution ! Il a été tout le long de ce mois, une grande fenêtre ouverte sur les peuples du monde entier, du coup témoins de la grandeur de ce peuple. Queques temps plus tard, et contrairement aux différentes révolutions qui ont suivi et notamment celle égyptienne et yéménite, la jeunesse tunisienne, seule et unique initiatrice de notre formidable révolution, sauvagement réprimée lors des différents sit-ins et sa mission laminée , quitte la scène pour céder la place à une classe politique qui jusque là s'est contentée du rôle d'observateur.... En même temps, et conscientes de l'importance et du rôle clé qu'a joué cette nouvelle technologie tout le long du soulèvement, deux forces s'emparent de ce nouvel outil pour le détourner de sa mission d'hier. Il s'agit des politiques de la vingt cinquième heure, pressés d'arracher une place démiritée sous le soleil et de mener leurs batailles politiciennes d'arrière garde.... Ou alors ces forces contre-révolutionnaires qui ont trouvé dans facebook un moyen de destabilisation du pays dans un moment inédit de transition.....C'est ainsi que facebook perd peu à peu sa première tâche, aussi capitale que bénéfique, d'outil politique entre les mains des révolutionnaires. Aujourd'hui, huit mois après la chute de Ben Ali, ce réseau social est devenu un enjeu politique où les partis se doivent d'y avoir une vitrine, souvent avant même d'avoir un site Internet, pour leur communication officielle et l'organisation interne de leurs troupes....pour d'autres, un moyen de mener des campagnes de diffamation contre leurs concurents politiques en utilisant des noms d'emprunt et des pages non identifies..... Il arrive que dans un même parti, facebook se tranforme en un théatre pour les manœuvres politiciennes de bas étages qui nous rappellent un ère que nous avons cru révolue. Un mot à dire donc à tous les facebookeuses et facebookeurs authentiques, habitués à la fréquentation permanente de ce réseau social, soyons vigilants quant à son utilisation et évitons de jouer, consciemment ou inconsciemment, le jeu des forces contre-révolutionnaires car partager une information non vérifiée et non identifiée ou jouer le rôle de l'illustre Abdelaziz Jeridi, champion dans la diffamation et le lynchage verbal, c'est jouer le jeu de ces mercenaires.... Alors au boulot pour un tri de fond afin de mettre ces clowns hors d'état de nuire..... F.K. amad salem [email protected]