Jouxtant la salle de cinéma « Le Parnasse », un nouveau café culturel baptisé du même nom vient de voir le jour à l'avenue Habib Bourguiba. Il s'agit d'une initiative privée lancée par Houda Ghedira, diplômée de l'institut supérieur de gestion qui ne manque pas d'audace puisqu'elle a entrepris cette aventure en aménageant un ancien immeuble en un lieu culturel et artistique. Des tableaux du peintre Fadhel Ghedira ainsi que des reproductions de peintres européens du 20ème siècle décorent les cimaises de cet espace qui comporte également une bibliothèque riche d'ouvrages d'écrivains et de poètes contemporains en langues arabe et française. Chaque mois, la bibliothèque est fournie en nouveaux livres consacrés à la littérature et la peinture, destinés à tous les publics mais particulièrement aux artistes et intellectuels ainsi qu'aux touristes de passage sur l'artère principale de la capitale. « En créant cet espace, je voulais réhabiliter l'avenue mythique du centre ville en lui offrant une vie culturelle plus intense » indique Houda Ghedira lors d'une rencontre avec quelques amis et journalistes. L'inspiration lui est venue du célèbre café des années 30 « Taht Essour » qui était fréquenté par d'éminents écrivains et poètes et a été le berceau de leurs inspirations. Les images des jeunes révolutionnaires descendus sur l'avenue le 14 janvier ont marqué sa mémoire d'où son idée de réaliser ce lieu culturel « C'est un hommage que je voulais rendre à cette jeunesse qui nous a libérés de la dictature et envers laquelle je suis reconnaissante. C'est pour elle que j'ai créé cet espace dont l'objectif est de la réconcilier avec la lecture et les arts car j'estime que la culture est un rempart solide contre l'ignorance et l'obscurantisme » fait remarquer la maitresse des lieux. La capitale manque terriblement d'espaces alliant culture et farniente où peuvent se joindre des personnes de différents secteurs artistiques et médiatiques pour s'échanger des points de vue, discuter des sujets d'actualité et surtout engager des projets de création dans le théâtre, le cinéma, la peinture ou la littérature. Les jeunes promoteurs devraient prendre en exemple ce genre d'initiatives dans la perspective de multiplier ces cafés culturels dont il existe au moins un autre très prisé : « le café journal » à Gammarth. Mais cela ne doit pas se limiter à la capitale. On devrait voir fleurir d'autres cafés culturels dans les diverses régions du pays pour donner la même chance à tous. La culture n'est pas seulement limitée à la capitale. La jeunesse dans les régions est elle aussi assoiffée de connaissances et de savoirs culturels et scientifiques. Il est plus que temps de lui offrir l'opportunité de s'épanouir.