Le point de presse périodique interministériel, tenu mardi 15 novembre 2011, au palais du gouvernement à la Kasbah, a été marqué par l'annonce de l'extension du champ de la coopération technique entre la Tunisie et les pays frères et amis au domaine sécuritaire. A cet égard, Mr Amor Jilani, PDG de l'Agence nationale de coopération technique relevant du ministère du plan et de la coopération internationale a indiqué que l'Etat frère du Qatar a recruté, au mois d'août dernier, 400 agents des forces de sécurité tunisiennes pour couvrir ses besoins ordinaires en matière de maintien de l'ordre public. Face à l'intérêt particulier accordé à la question par les journalistes présents, il a expliqué que le travail sécuritaire représente désormais un métier, une profession spécialisée et de l'expertise, ajoutant que la coopération technique en général, c'est-à-dire l'emploi des cadres et des compétences à l'étranger, est devenue un véritable marché et un secteur concurrentiel, fondé sur la règle de l'offre et de la demande, de sorte que celui qui fournit la meilleure offre selon les exigences de l'employeur remporte le contrat. Mais les cadres tunisiens sont devenus plus exigeants que les autres nationalités, en ce qui concerne les salaires. Toutefois, les indicateurs de la coopération technique restent bons. Le nombre des coopérants tunisiens à l'étranger dépasse les 11 mille dont 80% sont employés dans les Etats arabes du Golfe et appartiennent principalement aux secteurs de l'enseignement, de la santé, auxquels s'est ajouté, cette année, le secteur sécuritaire. Deux tiers des coopérants tunisiens à l'étranger exercent dans l'enseignement et la santé. Il existe en Italie quelques 300 infirmiers et infirmières de Tunisie. Le nombre des cadres tunisiens recrutés comme coopérants en 2011 a atteint 1840. Outre l'Agence signalée, quelques bureaux privés ont été autorisés depuis 2008 à participer au placement des cadres tunisiens à l'étranger. Cette année, la coopération technique a pu contribuer directement à l'emploi, en procurant des contrats de travail à l'étranger, à 400 cadres tunisiens pour leur premier emploi, car les coopérants sont des cadres qui exercent déjà dans l'administration, la fonction publique et les diverses entreprises . Aussi, la coopération technique profite principalement à ces cadres qui en saisissent l'occasion pour améliorer leur situation matérielle (achat de voitures, de maisons, etc..). Situation sécuritaire Intervenant lors de cette même rencontre, M. Hichem Meddeb, représentant du ministère de l'intérieur, a mis en exergue l'amélioration continue des indicateurs de sécurité, en Tunisie. Depuis le début de l'année, les forces de l'ordre ont procédé, au total, à l'arrestation de plus de 42 mille délinquants et malfaiteurs de toutes espèces. Le nombre des arrêtés au cours du mois de novembre a avoisiné 3 mille. Le représentant du ministère de l'intérieur a fait part de la détermination de poursuivre ces efforts, sans relâche, à tous les niveaux. Il a donné des indications sur l'ensemble des affaires enregistrées dans les différentes catégories de crimes et qui montrent que leur nombre ne diffère pas de celui des affaires enregistrées au cours de l'année passée, avec des augmentations et des baisses relatives, selon les catégories. Ainsi, le nombre des braquages enregistrés a atteint 4390 dont les auteurs de plus 52% ont pu être arrêtés , soit 2316 malfaiteurs. Les affaires d'agression contre les biens publics et privés ont dépassé 12 mille, celles concernant les voies de fait et les attaques des personnes ont dépassé 25 mille. M. Hichem Meddeb a insisté sur l'engagement des forces de l'ordre à poursuivre et à arrêter, tôt au tard, tous ceux qui commettent des actes criminels. Sur un autre plan, le représentant du ministère de l'intérieur a évoqué la bonne ambiance qui a présidé au déroulement de la rencontre entre l'équipe de l'Espérance sportive de Tunis et celle du Widad de Casablanca, samedi dernier 12 novembre, au stade de Radès, pour l'obtention de la coupe d'Afrique, malgré les actes de violence isolés commis par quelques supporters marocains. La rencontre a été suivie par quelques 1200 supporters marocains, contre plus de 50 mille supporters de l'Espérance. Les forces de l'ordre ont veillé à éviter tout contact direct entre les deux parties, mais, à la fin de la rencontre, les supporters marocains ont forcé le cordon de sécurité, ce qui a causé des blessés parmi les forces de l'ordre. Un officier a eu des fractures, et un agent a été blessé. Des bombes de gaz lacrymogène ont été lancées en faible quantité pour éviter les contacts. En quittant l'aéroport international de TunisCarthage à destination du Maroc frère, les supporters marocains ont commis des actes de violence qui ont occasionné des dégâts matériels et blessé des employés. La police a procédé à l'arrestation de quelques uns dont certains ont été relâchés. Nouvelles affaires de malversation Le représentant du ministère de la justice, M. Kadhem Zine el Abidine, a annoncé, de son côté, que des enquêtes ont été ouvertes, ces derniers jours, par les juges d'instruction concernant de nouvelles affaires de malversation dans lesquelles sont impliqués l'ancien président Ben Ali, les membres de sa famille, ses gendres, et d'anciens ministres et responsables. Au nombre de ces affaires, il a signalé en particulier une affaire de malversation portant sur la privatisation de la société “Ennakl” au profit de Sakhr Matéri, gendre du président déchu, en usant de méthodes et de procédures illégales, de manière à permettre au bénéficiaire d'entrer en possession de la société signalée à un prix bas (22 millions dinars), puis divers avantages et des facilités de toutes sortes lui ont été accordées afin d'agrandir la société et en faire une société rentable, comme l'augmentation de sa part dans l'importation des voitures. La société est introduite en Bourse en 2009 et 41 de ses actions ont été vendues à 51 millions dinars. Les accusés dans cette affaire sont l'ancien président, son gendre Sakhr Matéri, un ancien ministre du commerce, un ancien directeur de la société "Ennakl” et un expert comptable qui a fait une expertise falsifiée et erronée concernant la situation réelle de la société "Ennakl”, avant sa privatisation et sa vente au groupe "Princesse Holding” de Sakhr Matéri.