Des différences d'appréciation concernant les préceptes religieux ont causé, dernièrement, le renvoi définitif d'un élève dans un établissement secondaire de la ville du Kram, dans la banlieue nord de Tunis. D'après des sources informées, un élève de troisième année secondaire dans le lycée technique de la ville du Kram, a tenu, dernièrement, à accomplir une des cinq prières quotidiennes de l'Islam, à son heure précise, alors qu'il assistait à un cours, en classe. Son cas a été porté devant le Conseil de discipline qui a décidé de le renvoyer définitivement de l'établissement. Un spécialiste nous a dit qu'il existe dans le Coran des versets qui commandent l'accomplissement de la prière rituelle à son heure précise, généralement annoncée par le muezzin, le fonctionnaire officiel chargé d'appeler, du haut du minaret de la mosquée, aux cinq prières quotidiennes de l'Islam, mais l'un des principes fondamentaux de l'Islam est la souplesse ou facilité, ou encore ‘'l'élasticité'', comme disent les sociologues (Al yousr). L'accomplissement des devoirs religieux dans l'Islam est conditionné à la capacité et à l'aptitude du fidèle, selon le texte coranique et les actes et paroles du prophète Mohamed, de sorte que le fidèle peut reporter et différer, pour plus tard, l'accomplissement d'un devoir religieux quel qu'il soit, lorsque les circonstances ne permettent pas son accomplissement à son heure et à sa date précises. Un malade peut reporter, pour plus tard, le jeûne du mois de Ramadan. L'Islam permet de faire les ablutions rituelles avant la prière au moyen de pierres, au lieu de l'eau, en cas d'incapacité. Le report des prières pour plus tard est une des pratiques les plus courantes dans la tradition islamique. L'attitude d l'élève incriminé est-elle sincère ou cache-t-elle d'autres considérations ? Le même spécialiste a souligné que la foi religieuse peut être, parfois, si ardente qu'elle suscite, chez le fidèle, une sorte de terreur superstitieuse, face au moindre manquement aux actes rituels et habituels supposés être de l'essence de la religion. Un tel manquement est perçu comme la violation impardonnable d'un interdit ou d'un tabou. La réhabilitation du port du voile simple ou intégral chez les femmes et les jeunes filles tunisiennes, ces derniers temps, peut être expliqués par ces facteurs. Après l'indépendance nationale, le renoncement au port de la coiffure rouge traditionnelle nommée communément ‘'chéchia'', chez les hommes, avait été aussi pénible psychologiquement, que le renoncement au voile chez les femmes. Les prédicateurs religieux ont, désormais, devant eux, une grande tâche à faire pour éclairer les fidèles et les citoyens sur la vérité, dans tous ces domaines.